Actu

Les pistes existent pour palier la pénurie de conducteurs routiers

Aujourd’hui, pas une entreprise de transport n’est épargnée par la pénurie de conducteurs routiers. On parle de milliers de postes à pourvoir dans le secteur du transport et de la logistique dans toute la France. Pourtant, des solutions existent. STEF a réussi son défi de palier le manque de main d’œuvre roulante. Le groupe a recruté pas moins de 800 conducteurs en un an. Un sans précédent. L’OTRE constate que des entreprises commencent à faire appel à la main d’œuvre roulante étrangère.

Certains transporteurs ont décidé de multiplier les primes, d’autres ont investi dans des camions haut de gamme pour attirer plus de jeunes. Plus rarement, des dirigeants n’hésitent pas à augmenter les salaires. Mais rien n’y fait. Les poids lourds de nombreuses entreprises de transport restent au parking, faute de candidats. Même constat dans les centres de formation. Le métier n’attire plus.

L’OTRE que nous avons rencontrée pense que la pénurie est due à une question sociétale. « Nous sommes une activité avec des métiers qui ont des problématiques d’horaires décalés, de travail de nuit, parfois d’éloignement, ne pas rentrer tous les soirs à la maison » nous a déclaré Jean-Marc Rivera, secrétaire général de la fédération ajoutant : « On constate aujourd’hui que ces métiers n’attirent plus. Il y a une véritable évolution des mentalités et sociétale qui doit amener la profession à avoir une vraie réflexion autour de ce constat. » Les solutions ? Quitte à fâcher les syndicats, les transporteurs embauchent des conducteurs étrangers, constate l’OTRE. “Il n’y a rien de choquant dans la mesure où la main d’oeuvre française se détourne de nos métiers et qu’il s’agit de contrat de travail français” précise Jean-Marc Rivera.

Ecoutez l’interview de Jean-Marc Rivera dans son intégralité

Pourtant, avant de recourir à des conducteurs étrangers, des solutions existent. Subissant les nombreux départs en retraite, STEF a gagné son pari : recruter le maximum de conducteurs. « Ce fut une décision lourde. C’est la première fois dans le groupe que nous avons intégré autant de conducteurs : 800 conducteurs en moins d’une année » a déclaré Jean-Pierre Sancier, directeur général de STEF qui précise que « le groupe a connu un regain de volumes d’activités avec des saturations en particulier lors des jours fériés. Le tension qui a eu lieu sur les marchés a généré des problèmes de qualité importants » Les charges du personnel sont passés de 390 millions d’euros lors du premier semestre 2017 à 420,1 millions d’euros sur la même période en 2018.

Alors quelle est la recette de STEF ? « Nous avons utilisé les réseaux sociaux et nous avons réinternalisé nos cellules de recrutement dans chaque pays » a déclaré Jean-Pierre Sancier. Le transporteur a ainsi lancé une campagne de recrutement l’an dernier. « Nous avons souhaité surtout se différencier de nos concurrents comme STG en proposant aux arrivants un véritable plan de carrière. Une mobilité au sein du groupe » a indiqué Stanislas Lemor, directeur général délégué de STEF (photo).

Le groupe ne compte pas en rester là, il lancera en octobre sa marque employeur. « Il s’agira de montrer l’empreinte sociétale de STEF en présentant toute la palette des métiers afin de recruter un maximum de compétences » a ajouté le dirigeant, « nous sommes convaincus que c’est l’enjeu numéro un dans le groupe d’ici trois ans. Ce n’est pas un virage mais une tendance de fond »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *