Solutions Alternatives

Les transporteurs tirent leur propre bilan gaz

Regroupés dans le projet Equilibre, des transporteurs (Magnin, Megevand, Perrenot, Transalliance) ont comparé pendant deux ans des camions diesel et gaz lors d’un essai réunissant 15 poids lourd de 19 à 44 tonnes en condition réelle d’exploitation. Après avoir fait rouler les véhicules sur un million de kilomètres, le bilan est net et sans surprise : le GNV est performant concernant essentiellement les émissions de NOx contrairement à celles de CO2 qui restent proches des véhicules diesel, les dépassant même sur autoroutes. Bref, tout n’est pas bon dans le gaz.

L’étude a été réalisée en partenariat avec CARA et avec l’expertise du CRMT et de l’IFSTTAR. Elle se revendique totalement indépendante, en particulier des constructeurs de poids lourds. Tous les scénarios ont été retenus : trafic fluide ou non, circulation avec ou sans travaux, autoroutes, zones urbaines, … jusqu’à l’impact du vent !

Les auteurs ont tenu à rappeler qu’il ne s’agit pas d’une étude inter-marques, entre constructeurs VI. Par conséquent, les résultats ont été révélés anonymement. Bien qu’initialement, nous savions que participaient à l’essai 3 porteurs 19 tonnes GNV de marques Iveco, Renault et Scania et 9 tracteurs 44 tonnes GNV et Diesel de marques Daf, Iveco, Scania et Volvo. On ne peut regretter qu’une chose : qu’il n’ y ait pas eu l’équivalent en diesel des 19 tonnes gaz. Seuls les 44 tonnes ont pu être comparés en diesel et en gaz. Par conséquent, nous nous attarderons sur les résultats des 44 tonnes.

Durant cette étude, les tracteurs 44 tonnes GNV ont émis de 40 à 64% moins de NOx que les tracteurs 44 tonnes Diesel selon les types de routes sélectionnés. Le bilan CO2, majoritairement à l’avantage du GNV, s’établit entre +7 et -20%. D’une manière générale, le GNV est performant principalement sur voie rapide urbaine. Et étonnamment, sur autoroutes, avec le GNV, alors que les émissions de CO2 sont plus importantes (dépassant celles avec véhicule diesel), celles de NOx sont faibles.

En conclusion, les auteurs indiquent que « l’expérimentation démontre que, pour les 44 tonnes, le Diesel et le GNV ont une consommation d’énergie en “unité de facturation” (kilogrammes ou litres) très similaire. En l’état actuel des performances des motorisations au gaz, l’avantage au niveau des émissions de CO2, du gaz naturel carburant est modéré, en considérant le bilan du “réservoir à la roue”. En revanche, le bilan sur les émissions d’oxydes d’azote (NOx) est très positif : dans tous les cas d’usage, le GNV fait la preuve de son potentiel de réduction effective de ces émissions, et ce, en utilisant un système de dépollution relativement simple. »

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