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L’Euro VII ralentira la transition énergétique, Martin Lundstedt

Martin Lundstedt, président et CEO du groupe Volvo et président de la branche Utilitaires de président du conseil des véhicules utilitaires de l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA), récemment réélu, aborde dans une interview les avancées du transport routier dans la décarbonation en Europe. Il ne cache pas que l’Euro VII pourrait jouer les troubles fêtes dans la transition énergétique. Extraits.

« Nous sommes sous tension et en route vers une décarbonation rapide du transport routier en Europe, sa plus grande transformation à ce jour et un tournant technologique dans son histoire. Des flottes croissantes de camions électriques à batterie circulent désormais sur les autoroutes européennes. Nous sommes sur la bonne voie pour que l’Europe soit la première et la seule région du monde à devenir totalement exempte de fossiles d’ici 2040. »

« L’Euro VII ralentira la transition vers des transports à zéro émission »

« Notre ambition et ce développement sont désormais dans les limbes politiques avec la proposition Euro VII de nouvelles normes d’émissions polluantes pour les camions et les bus. En tant que dirigeant d’un fabricant mondial de camions et d’autobus – et représentant de l’industrie européenne des véhicules utilitaires dans mon rôle de président de l’ACEA – je suis profondément inquiet. Nous pensons que l’Euro VII, dans sa forme actuelle, ralentira en fait la transition vers des transports à zéro émission et la neutralité climatique. [] Des études récentes, qui tiennent compte des trajectoires de décarbonation de notre industrie, ont montré qu’Euro VII n’apporterait que des bénéfices supplémentaires très marginaux sur la qualité de l’air. »

« Pour se conformer à la proposition, les constructeurs de camions seraient obligés de transférer d’importantes ressources techniques et financières des véhicules électriques à batterie et à pile à combustible vers le moteur à combustion interne. Cela mettrait non seulement un frein à notre feuille de route en matière d’électromobilité qui progresse rapidement, mais pourrait aussi la mettre en marche arrière. Ce n’est pas bon pour l’industrie, pas bon pour le climat et certainement pas bon pour la santé et le bien-être des gens. »

« Tous les constructeurs de camions sous l’égide de l’ACEA ont conclu que la neutralité carbone d’ici 2050 implique que d’ici 2040, tous les nouveaux véhicules utilitaires vendus doivent être sans énergie fossile et que les nouvelles technologies de groupe motopropulseur à zéro émission devront devenir l’épine dorsale du transport routier de marchandises. »

« La technologie n’est qu’une partie de la solution pour fournir un transport durable »

« Il a toujours été vrai que la technologie – qu’il s’agisse de camions électriques à batterie, à pile à combustible ou à hydrogène – n’est qu’une partie de la solution pour fournir un transport durable. La politique cohérente est l’autre. Notre transition durable, et la rapidité de celle-ci, dépendent fortement d’un cadre politique articulé qui comprend la bonne infrastructure de recharge et de ravitaillement, une réglementation des véhicules favorable et bien synchronisée et un mécanisme complet de tarification du carbone. »

« Nous avons besoin d’une approche rationalisée et holistique de la transition massive vers le zéro émission que notre industrie entreprend. Les normes Euro VII et CO2 pour les poids lourds ne peuvent pas être considérées isolément l’une de l’autre. En effet, la norme CO2 pour les camions nécessitera des investissements massifs dans l’électrification, qui à son tour s’attaquera également aux émissions de particules et de NOx. »

(source : ACEA)

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