A quelques jours du Brexit, le trafic des poids lourds entre la France et la Grande-Bretagne explose. Il a même doublé depuis le début décembre. Il est passé de 6 000 à 12 000 camions par jour dans les deux sens. La conséquence des stockages massifs de marchandises des britanniques avec la fin du marché unique au 1er janvier.
Jamais autant de tonnes de marchandises n’avaient transité entre les deux pays sur une durée aussi courte. Les anglais anticipent le Brexit craignant la lourdeur des procédures douanières à partir du 1er janvier. L’industrie automobile a acheminé par exemple depuis quelques semaines des millions de pièces de véhicules. Rien que dans ce secteur, le nombre de camions affrêtant des produits destinés aux usines automobile a augmenté de 35%. Les anglais ont stocké aussi des produits pharmaceutiques en provenance de l’Union européenne. Le plus surprenant est la variété des produits comme le précisait le PDG du port de Boulogne dans une interview au Monde : « les Britanniques stockent des tracteurs, des pelleteuses, des Maserati, … »
Les conséquences de stockage massif ne se sont pas fait attendre. Dès le mardi, les temps d’attente dans les ports de Calais et de Dunkerque ont atteint des records. Certains jours, ils dépassent les 10 heures. Et les bouchons sur plusieurs kilomètres sur l’A16 sont omniprésents. Au point que la préfecture du Nord a ainsi activé depuis le 8 décembre dernier un plan de régulation du trafic des poids lourds. Ce qui n’empêche pas un autre problème de taille : la saturation des aires de stockage de camions.
Alors que le trafic poids lourds explose, les ferries et les navettes du Tunnel sous la Manche mis à disposition ont été réduits, COVID oblige. Les navettes camions sont passées de 7 à 6. Idem aux ports de Calais, P&O a supprimé deux bateaux réduisant le trafic de 9 à 7, ce qui représente près d’un millier de camions en moins pouvant traverser la Manche. Pour autant, le Tunnel a enregistré des trafics record depuis le début de l’année. 1,3 million de camions ont emprunté les navettes Freight depuis le début de l’année.
Les bouchons interminables tant redoutés au 1er janvier n’auront probablement pas lieu. L’explosion du trafic poids lourds a surpris tout le monde en décembre. Janvier pourrait être plus calme, les britanniques ayant déjà fait leurs « réserves ». Par ailleurs, la frontière dite intelligente principalement destinée aux passages des poids lourds a bien fonctionné en test. Et les parkings camions créés pourraient absorber le trafic supplémentaire. Mais les transporteurs ne voient pas d’un bon œil cette saturation du trafic poids lourds estimant, aussi à juste titre, que les difficultés sont mal gérées tant par les ports et les terminaux du Tunnel que par les autorités. Ils craignent le pire au 1er janvier. Wait and see …
rebillon@trm24.fr
- Investissements publics record pour la R&D en énergie - 24 avril 2024
- Lancement des essais en exploitation de l’eActros 600 - 24 avril 2024
- ABB E-mobility participera aux Journées AGIR 2024 - 24 avril 2024
