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Mortalité routière dans le TRM : une baisse de l’ordre de 6 % en 2018

Selon les chiffres provisoires de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 3 259 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en 2018. Le Transport Routier de Marchandises enregistre une baisse de 5,9 % par rapport à 2017, soit 48 décès. Un pré-bilan du passage à 80 km /h réalisé par le CEREMA montre que la vitesse pratiquée par les poids-lourds a chuté de – 1,8km /h dès le 1er juillet 2018 avant de remonter par la suite.

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a fait le déplacement en personne en Seine-et-Marne le 28 janvier pour annoncer le bilan provisoire 2018 de l’accidentalité routière aux côtés d’Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière. 3259 personnes ont perdu la vie sur les routes métropolitaines de France en 2018, soit 189 décès de moins qu’en 2017 (source ONISR). Les chiffres consolidés seront connus au printemps. En tendance, la mortalité routière de l’année 2018 est en baisse de 5,5% et de 0,3% par rapport à 2013, jusqu’alors meilleure année de référence. La baisse de la mortalité bénéficie à tous les usagers : – 6,7 % pour les automobilistes et – 5,9 % pour le transport routier. Au total, 48 conducteurs routiers ont perdu la vie contre 51  en 2017. Le TRM représente aujourd’hui 1 % de la mortalité routière. Tous modes confondus, les autres indicateurs de l’accidentalité sont également en baisse : – 4,8 % pour les accidents corporels et – 24,8% pour les blessés hospitalisés à la suite d’un accident routier. Un chiffre clé est notable : 12 % des personnes tuées le sont dans un accident impliquant un poids lourd (source : fichier national des accidents corporels de la circulation BAAC 2017).

Débat sur le 80 km/h et risque routier

Edouard Philippe a rappelé que ces résultats encourageants sont le fruit à la fois des usagers et des décisions du Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) de janvier 2018 notamment la mise en place de la baisse de la vitesse autorisée de 90 à 80 km/h sur les routes à double-sens sans séparateur central le 1er juillet 2018. En théorie, une clause de rendez-vous au 1er juillet 2020 a été instaurée afin d’étudier avec précision et objectivité l’impact sur l’accidentalité de cette mesure. Il faut souligner que l’abaissement de la vitesse à 80 km/h pour les Outre-mer n’a concerné que les DOM (hors Mayotte). Les autres territoires ultramarins relèvent, eux, de leurs réglementations locales. Comme l’a confié à TRM24 le président du conseil départemental de Seine-et-Marne, Patrick Septiers (UDI), une modulation des limitations des vitesses des voitures et des poids lourds paraît pertinente. Matignon vient d’ailleurs de proposer aux départements de décider si le 80 km/h était nécessaire sur certaines départementales. Le risque, redouté par certains, est l’accumulation de voitures derrière les poids-lourds ou de voir des ensembles routiers coller des automobilistes.

Dans les faits, le pré-bilan réalisé du 1er juillet au 31 décembre 2018 par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement la mobilité et l’aménagement (CEREMA) montre que 189 vies ont été épargnées en 2018 par rapport à 2017 grâce au 80 km/h. La vitesse des PL a même baissé de – 1,8 km dès le dimanche 1er juillet et a légèrement augmenté ensuite. Ces données ont été collectées sur 50 points d’observation répartis dans 20 départements. Les résultats on été calculés à partir de 44 millions de passages de véhicules, entre juin et novembre 2018. Enfin, la baisse de la vitesse à 80 km /h ne change rien au respect des distances de sécurité entre poids-lourds et voitures. Aucun « effet de peloton » n’a donc été constaté au second semestre 2018 par le CEREMA.

Si la mortalité routière du TRM a tendance a baissé, la prudence s’impose dans l’analyse des chiffres. Le secteur se caractérise de facto par un risque routier multifactoriel avec notamment l’émergence des « distracteurs » aux volants pour la longue distance sur autoroutes. Plus généralement, il convient d’intégrer le risque routier à la culture métier du transport. « 3 % des accidents corporels du travail génère 20 % des décès  sur la route », résume Thierry Fassenot (photo), ingénieur-conseil à la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM). La difficulté c’est de caractériser le risque routier. »

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