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NAO 2018 : FO Transports remonté contre Geodis

Les partenaires sociaux se retrouveront aujourd’hui à 14 heures pour ce que les syndicats considèrent comme la « réunion de la dernière chance » sur les Négociations Annuelles Obligatoires du Transport routier. Seule, l’Otre offre une proposition de revalorisation la plus élevée (1,4%). Mais, seule, l’accord n’a peu de chance d’aboutir. FO ne décolère pas contre le « blocage », selon elle, de Geodis dans les négociations.

Patrice Clos, secrétaire général de FO Transports, estime que les grands groupes de transport, adhérentes des fédérations patronales, contrôlent à eux seuls les négociations annuelles sur les salaires. Le syndicaliste pointe du doigt un en particulier : Geodis, filiale de la SNCF, adhérent majoritaire de TLF. « Géodis bloque la négociation salariale » n’hésite pas à affirmer Patrice Clos. « Avec 300 000 euros de dotation à cette fédération, vous comprendrez pourquoi il paralyse les négociations » avance-t-il.

Lors de la dernière réunion, le 19 février dernier, l’UFT (FNTR, TLF, Unostra) n’avait fait aucune nouvelle proposition, TLF n’ayant pas de nouveaux mandats, restant sur la hausse de 1,2% sur l’ensemble des coefficients. L’Otre avait été la seule fédération patronale à faire une offre plus élevée : 1,4% en linéaire et sur toutes les catégories. Les syndicats considèrent que ce n’est pas assez. FO Transports qui fait cavalier seul demande un minimum de 1,5% de revalorisation, les autres organisations réunies en intersyndicale 2,5% en linéaire. Même si la proposition de l’Otre se rapproche de celle de FO Transports, les chances d’un accord sont maigres puisque la fédération n’est pas majoritaire.

Patrice Clos regrette cette situation alors que la pénurie de conducteurs routiers bat son plein en France : « les coefficients n’ont eu que 0,6% d’augmentation depuis 2015. Les salaires sont loin d’être attractifs » commente-t-il avant de préciser : « les taux proposés par les parties patronales sont inférieurs à l’augmentation du Smic et inférieurs à l’inflation alors qu’elles vont profiter d’allégements de cotisations supplémentaires (environ 10 points d’économie par les allégements et suppressions des cotisations sociales). » Même discours du côté de la CFDT : « les organisations patronales mandatées par les entreprises pensent-elles pouvoir stopper l’hémorragie de manque de conducteurs en affaiblissant davantage notre secteur d’activité par le biais de propositions qui suscitent la plus grande inquiétudes ? »

Pas question d’une année blanche. Fo Transports précise qu’elle n’hésitera pas à agir « sans voir obtenu de véritables avancées sur le pouvoir d’achat et l’attractivité des métiers de la branche ». Le syndicat avait déjà menacé à l’issue de la dernière réunion NAO de « ne plus participer aux négociations paritaires du secteur des Transports routiers de marchandises. » L’intersyndicale regroupant les autres organisations syndicales (CFDT, CGT, CFTC et CFE-CGC) rappelle : « nous saurons prendre nos responsabilités. » Le patronat apportera-t-il une réponse suffisante afin d’éviter un mouvement des salariés du transport qui tomberait mal à quelques jours de la grève générale des cheminots. Comme nous vous le rapportions dans un précédent article, et selon nos informations, Elisabeth Borne, la ministre des transports, a pourtant demandé aux fédérations de transporteurs de se tenir prêtes à palier le manque de transport de marchandises et de voyageurs.

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