Les transporteurs Dupessey & Co et Transports Chazot ont officiellement inauguré hier une ligne en flux tendu industriel opérée par des véhicules électriques à batteries entre les usines Renault Trucks de Saint-Priest (Rhône) et Bourg-en-Bresse (Ain).
Après 18 mois de travail et de préparation, la première ligne de transport en flux tendu opérée par des véhicules électriques à batteries fait la fierté de la direction générale de Renault Trucks, du chef de projet Jean-Philippe Kretz jusqu’à Bruno Blin président de la marque.
Pour le moment, il s’agit de relier l’usine de ponts et essieux de Saint-Priest (Rhône) avec celle de Bourg-en-Bresse (Ain) dédiée à l’assemblage final des véhicules de la gamme haute (Renault Trucks C / K et T).
Deux transporteurs de la région, Dupessey & Co et Transports Chazot, ont été retenus pour ce service qui s’effectue en deux tours (soit 360 km quotidiens par véhicule). Au total, ce sont cinq Renault Trucks T E-Tech qui sont dédiés à ces rotations qui partent entre 6h30 et 7h du matin de l’usine de Saint-Priest.
Fabien Chazot (Transports Chazot) et Carole Dupessey (Dupessey & Co), présents lors de cette journée inaugurale, ont confirmé avec Jean-Philippe Kretz chef de projet Renault Trucks sur ce dossier (également Directeur des ventes de Solutions d’éléctromobilité) qu’une telle démarche d’électrification de transport en flux tendus impliquait une refonte des politiques d’achats. Ainsi le contrat entre Renault Trucks et ses prestataires logistiques est-il conclu pour 6 ans. Seule solution pour amortir les investissements et obtenir des prix aussi proches que possibles des solutions conventionnelles. Pour le constructeur, qui souhaite, selon les propos de Bruno Blin, « décarboner tous ses flux inter-sites d’ici 2030, il est important de réussir cette première expérience ».
Projet d’entreprise et remises à plat
Carole Dupessey, présidente-directrice générale du groupe lyonnais Dupessey & Co, confirme que ce choix est lié à une décision stratégique : « c’est le reflet d’un engagement collectif ». Point de vue confirmé par Fabien Chazot qui concède que « le facteur clé du succès est le TCO du véhicule. Il faudra apprendre à maîtriser ce coût, probablement un peu supérieur au gazole ». Pour caler les recharges, outre l’alimentation nocturne aux dépôts des camions (Corbas pour Dupessey & Co, Jonage pour Transports Chazot), un biberonnage de 45 minutes à 1 heure est prévu sur Saint-Priest sur une emprise Renault Trucks. Pour les services d’exploitation, il a fallu « trouver » une vingtaine de minutes sur le temps de travail et de conduite des conducteurs afin de procéder à cette opération sans dépasser les amplitudes quotidiennes. Jean-Philippe Kretz avait envisagé initialement une recharge à l’usine Renault Trucks de Bourg-en-Bresse, ce qui aurait permis de procéder à cette opération en temps masqué, mais les coûts de génie civil et génie électrique étaient trop élevés.
Pour cette station de recharge privative dédiée à Renault Trucks et ses prestataires, l’investissement représente 500 000€ (hors foncier). L’exploitation de la station est confiée à Mobilize Power Solutions. Ce sont quatre bornes qui sont accessibles sur la piste. Pour les transports Chazot, l’investissement en infrastructure sur son site représente (avec le transformateur idoine) 250 000€. L’accompagnement de Renault Trucks a porté sur les véhicules (définition technique avec le Range Simulator qui estimait les besoins, avec 21 t de fret, entre 420 et 450kWh par jour) mais aussi sur une location tout compris avec l’assurance, Fabien Chazot rappelant que « nos compagnies d’assurances étaient très fébriles » pour s’engager sur les couvertures des camions électriques.
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