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Que peut apporter Elisabeth Borne à Matignon au TRM ?

C’est une ancienne ministre du travail mais aussi ancienne ministre des transports qu’Emmanuel Macron a désignée comme Première ministre. Elle connaît les dossiers épineux du transport routier. C’est à la fois un avantage et un inconvénient. Car certaines mesures sont à son initiative, comme la suppression progressive du remboursement de la TICPE. Et c’est mal connaître l’ancienne préfète que d’y renoncer. Sur d’autres sujets (suppression des régimes spéciaux), la nouvelle cheffe du gouvernement devrait plus appuyer qu’assouplir les mesures en chantier. 

Premier atout, si nous pouvons le qualifier ainsi : la nouvelle Première ministre connait le secteur du transport routier. Avant même de diriger le ministère des transports, elle fut directrice de cabinet de Ségolène Royal, alors ministre de l’écologie. Et c’est elle qui élabora le projet d’écotaxe, par la suite abandonné. Ensuite, lorsqu’elle fut ministre de tutelle, elle a pu rencontrer tous les acteurs de la filière, des transporteurs aux conducteurs en passant par les industriels (constructeurs, carrossiers, équipementiers, …). Elle fut notamment au rendez-vous des principaux congrès des fédérations et des salons comme Solutrans.

Second atout : elle devrait militer auprès du chef de l’Etat pour conserver un ministère des transports. Même si un projet de rassembler le transport, l’agriculture et la pêche dans un seul ministère fut un temps envisagé.

Mais tout n’est pas rose non plus. En tant qu’observateurs, nous l’avons souvent entendu décrier le nombre important de poids lourds sur nos routes, n’hésitant pas fréquemment à vouloir les remplacer voire les supprimer au profit du rail. Avec Jean Castex, son prédécesseur, elle a mis en place le Plan de relance pour développer le fret ferroviaire, à la défaveur des entreprises de transport par route.

Le principal inconvénient – peut-être – est qu’elle connaît trop parfaitement les dossiers. Celui de la fiscalité dans le transport par exemple. Elle a largement contribué à lancer le projet d’écotaxe lorsqu’elle fut directrice de cabinet de Royal. Elle a également défendu ardemment la mesure de suppression du remboursement de la TICPE par les transporteurs. Elle a été la défendre à l’Assemblée et au Sénat alors que peu de députés la soutenait. En clair, elle n’abandonnera pas la mesure.

En revanche, elle ne devrait pas s’opposer à multiplier les aides afin d’avoir des poids lourds plus propres, à défaut de les supprimer.

Reste à savoir désormais qui elle nommera au ministère des transports. Là encore, elle a des noms à proposer. Des noms comme Damien Pichereau avec qui elle a déjà travaillé et qu’elle connait bien. Ce dernier qui a déclaré ne pas renouveler son mandat de député de la Sarthe et retourner dans le privé a laissé ce message sur son compte Twitter : « Très heureux de la nomination d’Elisabeth Borne à Matignon. Elle fut une Ministre exceptionnelle avec qui j’ai eu l’occasion de travailler sur la LOM, une bosseuse au service de la France ! ». Borne réussira-t-elle à le convaincre ? Le nom d’Anne-Marie Idrac, ancienne secrétaire d’Etat aux transports, est aussi évoqué. Nous devrions connaître le successeur de Jean-Baptiste Djebbari d’ici quelques heures.

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