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Remaniement : le Transport décroche un demi-ministère

Bonne ou mauvaise nouvelle pour le transport ? Alors que Barbara Pompili était nommée hier en remplacement d’Elisabeth Borne à l’Ecologie, Jean-Baptiste Djebbari, était promu ministre délégué aux transports sous la tutelle de l’Ecologie. Mais, au final, est-ce une bonne opération pour le secteur ?

La passation de pouvoir entre Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire et Barbara Pompili, députée de la Somme et présidente de la commission du Développement durable et de l’Aménagement du Territoire de l’Assemblée nationale, aura lieu ce matin à 10 heures, à l’Hôtel de Roquelaure, boulevard Saint-Germain. Tout près, Jean-Baptiste Djebbari, savourant sa promotion, restera discret, débarrassé de toute passation de pouvoir à faire. Macron a soigné son protégé en lui attribuant un poste de ministre délégué malgré sa défaite aux municipales de Limoges (il était 8e sur la liste de Monique Boulestin soutenue par LREM). Le président n’en a pas tenu compte.

Même si la mise en place d’un véritable ministère des transports, tant voulu par le secteur, n’est pas pour demain, Djebbari aura davantage les mains libres en tant que ministre délégué. Mais quelle est la différence entre secrétaire d’Etat aux transports et ministre délégué aux transports ?

En réalité, le ministre délégué, souvent considéré comme un « sous-ministre », partage la même mission qu’un ministre de plein exercice mais est placé sous sa tutelle. Parmi les quelques différences : jusqu’à présent, Djebbari ne participait au Conseil des ministres que lorsque l’ordre du jour comportait une question concernant son département ministériel. Désormais, il pourra participer à tous les conseils sans exception. Autre atout, non négligeable : Djebbari aura au moins gagné un salaire plus conséquent puisque sa rémunération est la même que le ministre de tutelle (9 940 euros au lieu de 9 443 euros !).

Première réaction des fédérations : l’OTRE de son côté est satisfaite estimant que le « Transport redevient un ministère, comme au début du quinquennat. » L’organisation forme « juste le vœu que cette nouvelle équipe se mette rapidement au travail pour répondre aux inquiétudes des françaises et des français particulièrement en cette période d’incertitudes » avant d’ajouter : « il est urgent que le contrat de Transition énergétique aboutisse rapidement. L’OTRE milite pour un transport routier plus durable qui passe par la reconnaissance de cette activité économique, pourtant souvent ignorée. L’OTRE a fait par ailleurs des propositions concrètes sur la relance économique. Elle souhaite que le Premier ministre qui s’est engagé à agir rapidement sur ce sujet, prenne en compte en urgence les propositions qu’elle lui a faite pour le secteur. »

Air France, Airbus, les dossiers brûlants, particulièrement dans l’aérien, attendent le nouveau ministre délégué aux transports. Les transporteurs n’ont pas dit leur dernier mot. Djebbari n’a donné aucune réponse au projet de plan de relance proposé par les fédérations de transport routier. Il est resté muet depuis plusieurs semaines. Même constat pour le contrat de transition énergétique. L’ancien secrétaire d’Etat aux transports parlait d’une rapide signature, sauf que rien n’a été négocié avec la filière du véhicule industriel. Jean-Baptiste Djebbari va devoir se rappeler que le transport, c’est aussi sur les routes, pas seulement dans les airs.

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