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L’Etat augmente le budget consacré au réseau routier, mauvaise nouvelle pour le TRM

La décision de l’Etat d’augmenter le budget de l’entretien du réseau routier n’est pas une bonne nouvelle pour le transport routier. Cette annonce apporte en effet de l’eau au moulin à Elisabeth Borne qui s’apprête à lancer la vignette poids lourd. L’argument de trouver un financement arrive à point nommer.

Hier, lors du conseil des ministres de rentrée, Elisabeth Borne a réalisé une communication sur l’état et la sécurité des routes et des ouvrages d’art, en particulier les ponts, après l’effondrement d’un viaduc à Gênes en Italie qui a fait 43 morts. Dans le même temps, l’Etat a annoncé augmenter le budget alloué à l’entretien des routes. Il consacrera 850 millions d’euros par an à partir de 2020 puis 930 millions d’euros à partir de 2023. L’audit sur les routes nationales avait recommandé de dépenser environ un milliard d’euros par an jusqu’en 2037 afin d’enrayer la dégradation du réseau.

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, est revenu sur l’état des ponts dont nous vous parlions hier sur TRM24.fr : « Quant aux 7% des ponts de ce réseau qui évaillaient les inquiétudes, ils nécessiteraient des légers travaux, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’ils présentent le moindre caractère de dangerosité. Nous avons intérêt à avoir ces réparations maintenant si on ne veut pas que la situation se dégrade » a-t-il conclu.

Cette annonce du budget consacré à l’entretien des routes ne pouvait pas mieux tomber pour le gouvernement, à quelques semaines voire quelques jours, d’une autre annonce : celle d’une redevance temporelle poids lourd qui devrait prendre la forme d’une vignette. Jusqu’à présent, la ministre des transports peinait à avancer des chiffres sur l’entretien des infrastructures face aux fédérations de transport routier. Mais ces dernières vont devoir ressortir leur calculette pour une énième fois. Le TRM payait déjà pour les routes : 7 milliards d’euros soit près de la moitié des dépenses routes jusqu’à l’annonce de l’augmentation du budget alloué à l’entretien des infrastructures qui change la donne.

La FNTR et TLF se demandent par ailleurs “où va l’argent qui devrait être consacré aux routes ?”. « 40 milliards sont levés chaque année par l’État en impôts et taxes sur la mobilité des Français. Le transport routier de marchandises qui représente 6,3% du trafic global s’acquitte à lui seul à hauteur d’environ 20% de ces prélèvements, par an. Un tiers seulement retourne à la route, alors même que se posent de façon évidente des enjeux d’investissements au service de nos infrastructures » s’interrogent les deux fédérations.

Même calcul et même interrogation du côté de l’OTRE : « Où sont passés les 26 milliards de différence, recettes normalement affectées aux infrastructures routières, notamment les ponts et les ouvrages d’art ? ». Avant de parler de recettes supplémentaires, l’OTRE réaffirme une nouvelle fois que « le cœur du problème réside dans l’affectation des recettes déjà perçues et leur réelle utilisation dans l’entretien des infrastructures routières. » Le ministère des transports fait la sourde oreille.

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