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Salon aéronautique du Bourget : la logistique décolle

Paris Air Mobility « ready for urban airvolution », ainsi est annoncé un secteur du salon aéronautique du Bourget dont c’est le retour après 4 longues années de crise sanitaire. Il s’agit du plus important rendez-vous mondial de l’industrie aérienne qui avance comme les autres moyens de transport vers un univers décarboné ce qui n’est pas excepte de difficultés.

Parmi les développements les plus visibles, une utilisation des engins volants au service des citadins ne passe pas inaperçue avec des taxis aériens dédiés au transport des passagers mais aussi du fret. Cette activité est rassemblée sous l’appellation mobilité aérienne urbaine (ou UAM). Parmi les acteurs, Volocopter , fondé en 2011, près de 500 employés, qui compte parmi ses actionnaires Daimler, Geely, DB Schenker, BlackRock et Intel Capital, entre autres, propose un drone cargo de transport lourd baptisé VoloDrone, entièrement électrique, capable de transporter des charges de 200 kilos sur 40 kilomètres. Il est de la famille du taxi aérien VoloCity, doté également de 18 rotos et capable de transporter le pilote et son passage pour des vols urbains. Pour les inquiets, il convient de préciser que le développement répondre aux normes et exigences aéronautiques de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) et des centaines d’essais en vol ont été réalisés.

Tout aussi spectaculaire, la société américaine Archer Aviation a annoncé le 11 mai dernier l’achèvement de l’assemblage final de son premier appareil à décollage et atterrissage vertical électrique ou eVTOL, dénommé Midnight en vue des premiers essais en en Californie. Une version est exposé au salon du Bourget et il a eu la visite de Carlos Tavarés, patron de Stelantis, qui est l’un des actionnaires de Archer et prévoit d’investir 141 millions d’euros. En effet, le constructeur automobile compte construire et distribuer cet engin volant en Europe. Le Midnight est capable de voler jusqu’à 100 miles mais optimisé pour effectuer des vols consécutifs de 20 miles avec 12 minutes de temps de charge entre les deux, à un coût qui, selon les concepteurs, sera compétitif comparé au transport au sol, que ce soit pour des passagers ou du fret. La sécurité est également le maitre-mot. Le système avionique de Midnight comprend quatre ordinateurs de contrôle de vol, avec navigation inertielle redondante, capteurs GNSS et AGL pour assurer des données fiables au pilote. Chaque paire de moteurs électriques avant et arrière est alimentée indépendamment, ce qui permet à l’avion d’effectuer un vol en toute sécurité en cas de défaillance d’une batterie entière. L’usine sera installée en Amérique du Nord, en Géorgie, près de l’aéroport de Covington, et doit entrer en service en 2024 pour produire, dans un premier temps, 650 appareils par an, puis ensuite 2 300 par an.

Parmi les engins volants présents au Bourget, Turkish Aerospace Industries (TAI) connu pour ses hélicoptères, expose un drone spécialement dédié au fret, qui s’appelle rotary wing cargo UAV et affiche une masse maximale au décollage de 275 kg dont une charge utile de 80 kilos. L’autonomie est d’une heure de vols avec un moteur électrique ou 3 heures équipé d’un moteur 2 temps. La charge utile est alors de 50 kilos. Les dimensions sont de 6,5 m de long pour 1,7 m de haut. Il pourrait réaliser de nombreuses missions en autonomie complète qui s’accompagne d’une dispositif de contrôle au sol portable et léger. Sa portée oscille entre 80 km en configuration LOS (line-of-sight) et plus de 150 km pour des opérations au-delà du champs visuel (BLOS ou beyond-line-of-sight) ce qui signifie que le drone possèdera la possibilité de voler sans que le pilote ne maintienne une ligne de vue sur l’engin. Pour l’instant, ce sont des promesses … UAV n’a pas encore effectué son premier vol.

Dernière découverte sur le tarmac du Bourget, EHang, spécialiste chinois de la mobilité aérienne autonome, présente EHang 184, qui avait été présenté dès 2016 au CES de Las Vegas. Aujourd’hui, un partenariat avec l’autrichien FACC permet d’envisager une large commercialisation. Ainsi, la nouvelle version a effectué de nombreuses démonstrations, en particulier auprès de la police espagnole d’Avila qui prévoit d’utiliser EH216 AAV pour une utilisation potentielle dans des missions d’urgence et de sécurité publique, telles que l’accès à des zones contaminées présentant des risques nucléaires, radiologiques, bactériologiques ou chimiques, l’atterrissage dans des zones confinées, la logistique aérienne et d’autres services de police pouvant nécessiter une mobilité aérienne agile et efficace. Pedro Prieto, directeur des moyens aériens de la police nationale espagnole, a déclaré : « La capacité d’utiliser l’EH216 AAV à partir d’un poste de commandement et de contrôle à distance, qui peut se trouver à des centaines de kilomètres, reflète l’engagement de la police nationale à atteindre ses objectifs de transformation numérique. »

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