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Scania France plaide pour une transition énergétique « réelle, réaliste et rentable »

A l’occasion de sa conférence de presse annuelle à Paris, Scania France, par l’intermédiaire de son président, Carl Pattyn, a plaidé pour une transition énergétique « réelle, réaliste et rentable ».

Eric Darné, directeur commercial Scania France pour l’activité camions, anticipe un MTM France des énergies alternatives à 10% des immatriculations pour 2023. Son message vis-à-vis des clients et de son réseau est clair : « on n’a plus le droit de s’écarter des énergies alternatives. Il ne faut absolument pas s’en désintéresser ».

En 2022, ce furent 12% des immatriculations de Scania qui étaient « hors gazole ». « Je vise 15 à 20% de nos ventes totales 2023 en énergies alternatives » a-t-il précisél. La part de Scania, longtemps surreprésentée (comme pour Iveco) a fléchi en 2022 sous l’effet des retards de livraisons, de la flambée des prix du GNV dès 2021, ce qui a gelé certaines prises de décisions chez les clients, et de l’apparition tonitruante du B100 Exclusif chez MAN, Volvo Trucks et surtout Renault Trucks.

Un argument qu’ils ne seront désormais plus seuls à exploiter : Scania France a homologué et peut prendre commande en B100 Exclusif sur ses  camions équipés de moteurs 5 cylindres 9,3 litres 320 et 360ch ainsi que sur les 6 cylindres DC13 Super de 460 et 500ch. La solution est franco-française puisque l’équipementier est la PME française SP3H et les véhicules sont instrumentés au Centre d’adaptation et de préparation Scania à Angers. Le tout homologué UTAC avec un dossier d’homologation NKS.

Les évolutions arrivent également sur le GNV avec de nouvelles puissances et valeurs de couple (livraisons 2024) ainsi qu’une autre adaptation spécifique Scania France : les réservoirs GNC en dos cabine. Bengt Rasmusen, directeur produit, homologations et logistique chez Scania France, précise que cette demande était typiquement française. On peut l’expliquer par le réseau de ravitaillement en GNV en France, le GNL étant encore très marginal en nombre de points d’avitaillement face au GNC.

Photos JY Kerbrat

Le réseau Scania France impliqué dans le changement

L’application en juillet 2024 des règlements européens GSR2, plus les exigences de cybersécurité UNECE en mars de la même année impliquent des changements sur les véhicules (d’où la nouvelle architecture électrique et la planche de bord « Smart dash » qui sera révélée à temps pour Solutrans 2023). Cela implique fortement le réseau, qui dans le même temps doit se préparer aux véhicules électriques.

La digitalisation des services représente 5 millions d’euros pour Scania France et son réseau. A quoi il faut ajouter 12 millions d’euros pour le volet électro-mobilité (là encore, à répartir en entre formations, équipements des ateliers et des sites).

Pour faire face à ces évolutions, et à la pyramide des âges, Scania France annonce également 500 nouveaux recrutements pour son réseau à faire d’ici 2025. Le nombre de personnes en alternance s’élevant à 200.

Ces investissements, et cet optimisme affiché, anticipent un regain d’activité lié à des « délais de livraison plus acceptables » comme l’a dit Carl Pattyn. Même si pour toute commande passée fin avril 2023, il ne faut pas espérer une livraison du châssis ou du tracteur routier avant début 2024. Les représentants de la marque étant également sereins du fait du (vaste) choix énergétique proposé aux clients, même si l’électrique va tenir la vedette à Solutrans avec les tracteurs long-routiers R et S à batteries. Un panel de solutions que la marque entend promouvoir dès cette année 2023 via des tournées de démonstrations, mais aussi via l’activité de location Scania Rent.

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