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Manutentionnaire parmi les métiers en voie de disparition

Selon une étude de l’Institut Sapiens, 2,1 millions d’emplois en France sont menacés par la digitalisation et la robotisation de l’économie. Dans le Top 5 des métiers à disparaître figure celui de manutentionnaire (aux côtés de celui de secrétaires de bureautique et de direction, employés de comptabilité, employés de la banque et de l’assurance et caissiers et employés de libre-service). Les auteurs de l’étude se montrent plus prudents concernant le métier de conducteur routier. Explications.

« L’accélération technologique de ces dernières années témoigne de la force de la révolution digitale qui bouleverse notre société. Cette lame de fond fait disparaître de nombreux emplois, sans que l’actif occupant puisse toujours l’anticiper suffisamment tôt. C’est pourtant cette compréhension qui est la clé d’une capacité de rebond, à travers un effort de formation ou la recherche d’un emploi dans un autre secteur » note l’étude avant de livrer des chiffres. L’anthropologue David Graber, professeur à la London School of Economics, juge que les robots vont éradiquer ce qu’il nomme les « bullshit jobs », ces emplois inutiles qui ne portent aucun sens ni pour l’employeur ni pour l’actif occupant.

« Le classement DARES des métiers les plus pénibles se superpose avec celui des métiers menacés » commentent les auteurs de l’étude. 5 métiers ont ainsi une forte probabilité de voir leur emploi disparaître dans les prochaines années. Les métiers sélectionnés : manutentionnaires, secrétaires de bureautique et de direction, employés de comptabilité, employés de la banque et de l’assurance et caissiers et employés de libre-service.

Etonnamment, le métier de conducteur figure en 6ème place. Voici ce que dit l’étude. « Le métier de conducteur de véhicules est fortement menacé par l’émergence du véhicule autonome. Des véhicules de niveau 5, c’est-à-dire suffisamment intelligents pour ne nécessiter aucune intervention humaine, pourront permettre aux individus de se déplacer très facilement et rapidement sans avoir à rémunérer un conducteur humain. Ainsi, la préférence pour le véhicule autonome s’exprimera à la fois du côté des employeurs dans le secteur du transport de marchandises et de personnes par souci d’économie en termes de masse salariale. »

Or, lorsqu’on regarde la courbe de l’évolution des effectifs, elle ne fait que grimper contrairement aux 5 autres métiers en « voie de disparition ». Les auteurs parlent d’une hausse moins importante aujourd’hui. « Les effectifs ont bondi de 12% entre 1986 et 2004, passant de 655 000 à 733 000, mais ils n’augmentent que de 3% entre 2004 et 2010 pour atteindre 756 000, et ne progressent que de 2% pour atteindre 774 000 emplois en 2016. »

Même si l’étude est intéressante concernant l’analyse de la plupart des métiers, il faut rester prudent sur le secteur du transport routier. Car, à ce jour, on n’a constaté aucun effondrement des effectifs de conducteurs routiers même si la pénurie ne fait que s’accentuer.

Lire l’étude de l’Institut Sapiens dans son intégralité

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