SOLUTRANS 2021

Solutrans 2019 restera comme une édition très internationale

La 15ème édition de Solutrans restera comme l’une des plus grandes. Grande en surface d’exposition, en nombre d’exposants et peut-être aussi en nombre de visiteurs si l’on s’en tient à la fréquentation du mercredi et du jeudi. Apparemment l’ambiance était à la fête et aux célébrations, mais certains exposants anticipent une décrue de l’activité.

Solutrans 2019 restera dans les annales comme une édition très internationale. Certes, les marques françaises y tiennent la part du lion, mais nombre de constructeurs allemands, belges, espagnols, italiens et quelques turcs, ont fait le déplacement. Solutrans a profité également de la remise officielle des prix européens du Truck of the Year et du Van of the Year pour attirer la presse étrangère. Toujours au rayon optimisme, plusieurs constructeurs ont profité de l’occasion pour célébrer leurs jubilés : Aubineau fêtait ses 60 ans, Legras industries son centenaire … Iveco présentait les gammes S-Way et X-Way pour la première fois au grand complet. Benalu et Maisonneuve exposaient leurs nouvelles gammes, tout comme Fruehauf qui mettait quant à lui l’accent sur l’ergonomie d’utilisation de ses carrosseries et semi-remorques pour les utilisateurs. Un argument de plus en plus fort en cette période de crise des vocations parmi les chauffeurs !

Pourtant quelques signes précurseurs annoncent un changement de météo économique : Mercedes-Benz Trucks France, comme Renault Trucks, ont réduit ou optimisé leur tailles de stands. Autre phénomène inédit : la mise en avant, particulièrement évidente chez Renault Trucks, des véhicules d’occasion labellisés et garantis sur le long terme. Le secteur de la semi-remorque de convoi exceptionnel se concentre : Nicolas Industrie n’est plus que réparateur des matériels du groupe TII, Cometto a été intégré à Faymonville qui lui-même a développé une offre plus standardisée sous la marque MAX Trailer. A l’image d’un célèbre village gaulois, le constructeur-carrossier Magyar s’est emmuré, barricadé, dans son périmètre à coup de cloisons et de semi-remorques citernes. Il est vrai que la décrue du marché de la semi-remorque (carrossiers et équipementiers s’attendent à une baisse des volumes de -20% dans le domaine de la température dirigée pour 2020) va peser sur les prix de vente. Ajoutez-y la présence toujours plus marquée, mais discrète, de la Chine : que ce soit à travers un pavillon national dans le salon, ou bien via des investisseurs (le géant CIMC ayant acquis les spécialistes de la citerne LAG et CM).

Transition, quand tu nous tiens

Solutrans 2019 avait pour mission de démontrer l’implication de la filière en faveur de la transition énergétique. Tables rondes, conférences, communications de tous ordres étaient clairement orientées vers les options « sans gazole ». Si les constructeurs motoristes étaient ici aux premières loges (le champion en matière de mixité énergétique étant Scania), les équipementiers ne sont pas en reste. On peut relever chez les spécialistes des essieux BPW, SAF Holland ou le confidentiel Valx différents systèmes de récupération d’énergie à base de génératrices électriques. Le secteur le plus impliqué étant la température dirigée. Carrier était présent sur tous les véhicules « hors pétrole » des constructeurs-carrossiers. Et Thermo King entend bien ne pas se laisser distancer. La cryogénie, marginale mais bien présente (y compris avec des solutions « maison » comme chez Frappa avec Cryofridge) se fait de plus en plus concurrencer par les solutions purement électriques. Génératrices dans les essieux, batteries dédiées ou plus audacieux encore, pile à combustible (Chéreau a annoncé qu’il entendait mettre à la route une dizaine de semi-remorques issues du programme Road d’ici à 3 ans). Les premiers « mutants » sont déjà carrossés t prêts à prendre la route : ainsi le MAN TGS M Pulse électrique du client Jacky Perrenot chez Frappa ou encore le Fuso eCanter de 7,5 t en carrosserie brasseur chez Libner.

Le sujet est encore plus épineux pour les véhicules utilitaires légers assujettis non aux déclarations Vecto mais aux homologations WLTP engageant constructeurs et carrossiers sur les émissions de CO2. Ceci explique la révolution initiée par Kerstner et Lamberet avec un module entièrement intégré sans équipement extérieur en saillie, aérodynamique oblige. Ne croyez pas que cela ne concerne que la chaîne du froid : même la Socari ou Asca mettaient l’accent sur l’optimisation de la tare de leurs semi-remorques spécialisées alors que le transport de big bags ou de containers ne sont pas forcément les plus sensibilisés lorsque l’on évoque la consommation énergétique. Parmi les équipementiers, les fabricants de pneumatiques sont tous à la quête du Graal de la labellisation « triple A » en résistance au roulement (essieux directeurs, moteurs et porteurs). Continental, Bridgestone, Hankook ou Michelin ont ainsi investi massivement pour communiquer sur leurs nouvelles offres. L’économie d’utilisation, que ce soit sur le poste énergie ou sur la longévité kilométrique, sont largement mis en avant lors de cette édition de Solutrans.

Jean-Philippe Pastre

pastre@trm24.fr

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