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Solutrans 2023, un salon sur orbite

L’édition 2023 de Solutrans est exceptionnelle à plus d’un titre. D’abord par l’affluence puis par le nombre d’exposants. Sans forfanterie, on y a senti une dynamique qui a manqué à l’IAA 2022 à Hanovre. Sur le fond, on a pu découvrir différentes traductions de l’idée d’économie circulaire, tant chez les constructeurs motoristes que chez les carrossiers.

Le salon Solutrans 2023 peut être considéré comme un millésime exceptionnel. Tant par le nombre d’exposants que par son affluence. Clairement, celui-ci rivalise avec la référence du secteur : l’IAA de Hanovre. L’aménagement des halls et des stands à Lyon Eurexpo a habilement évité les « dents creuses » qui ont affecté l’événement allemand et écorné son image.

Sur le fond, on y a vu de nombreuses traductions de l’idée d’économie circulaire où la notion de cycle de vie avait toute sa place. Certes, le discours commun chez les constructeurs motoristes était de proclamer l’objectif de 50% de véhicules électriques en 2030. Comme s’ils s’étaient passé le mot… Concertation ? Auto-suggestion dans l’espoir d’une pensée « magique » auto-réalisatrice ? Conditionnement de l’opinion afin de forcer la main des opérateurs et transporteurs visitant le salon ? Ou, plus probablement, un geste à l’attention de la Commission européenne toujours aussi mal intentionnée à l’égard de ses industriels.

En 2024, ce sont les carrossiers-constructeurs qui vont devoir préparer à leur tour leur bilans VECTO. Le souci de l’écologie, s’est manifesté de diverses manières. Scania et Iveco, qui ont présenté leurs développements électriques, se sont livrés à distance à un superbe duel technique autour des moteurs GNV/bioGNV, gagnant puissance et couple tout en réduisant les consommations et diminuant encore les émissions à l’échappement. Certes, d’autres, comme Renault Trucks ou MAN, ont renoncé à poursuivre les développements sur ces moteurs. Mais l’hydrogène prend le relais, en témoigne Ford Trucks avec son moteur à combustion H2 exposé sur son stand.

Le nombre record d’énergéticiens (de Bolloré Energy à TotalEnergies qui a annoncé sa stratégie d’électrification au salon), et d’énergies « hors pétrole » proposées dans les allées (de Altens avec son B100 à Neste et son HVO), témoigne du changement à l’œuvre. Mais, contrairement à la vision unique de l’Union européenne (figée sur le tout batteries), Solutrans a fait preuve d’un œcuménisme qui faisait plaisir à voir.

Le nouveau Master de Renault présenté en avant-première mondiale à Solutrans.

L’économie circulaire en vedette

C’est certainement un fait marquant du salon : la chasse au gaspi est ouverte. Qui en reconditionnant des carrosseries isothermes en locaux (Lamberet avec Regoods), qui en travaillant sur le recyclage des mousses isolantes et des peaux en polyester (Lecapitaine), qui en utilisant des matériaux non fossiles pour la fabrication de pneumatiques (Goodyear, Michelin), qui en valorisant les camions déjà mis à la route pour leur donner une seconde jeunesse (programme Renault Trucks Retsart ou la série spéciale sur base d’occasion Renault Trucks T Red).

D’autres proposent de leur donner une nouvelle vie en tracteurs logistiques (Neo Trucks avec Renault Trucks associé à Brevet Carrosserie). Le reconditionnement des véhicules thermiques en véhicules électriques à batteries ou à pile à combustible (Hyliko, Tolv, Qinomic, Neo Trucks, entre autres) témoigne d’une certaine effervescence. Les pneumatiques ont été mis en vedette, du fait de l’introduction prochaine du règlement européen GSR2 qui va imposer -à minima- le montage sur tous les véhicules, moteurs comme remorqués, d’outils de détection de perte de pression à compter du mois de juillet 2024. Un plus pour la sécurité et la durée de vie des pneus.

Clément Beaune, le ministre des transports, sur le stand Michelin.

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