Coronavirus

TEMOIGNAGE : Fabrice Planche, ce transporteur français qui travaille en Italie

Un chiffre d’affaires stable

Fabrice Planche dont l’entreprise de transport est basée près de Clermont-Ferrand continue à livrer en Italie malgré la crise du coronavirus. Son activité n’a pas baissé, bien au contraire. Il fait partie des rares exceptions des transporteurs français qui roulent en Italie qui arrivent à tirer leur épingle du jeu.

Ce fils de transporteur qui conduit l’un des 3 camions qui font de l’Italie s’en sort plutôt bien. Il faut dire que son type de marchandises connaît des records de fret : il livre du blé dur qui sert à fabriquer des pâtes. Et les pâtes, le monde entier en mange même en temps de confinement, même beaucoup. « Ici, nous sommes dans une région agricole qui produit beaucoup de blé. J’en ai livré encore hier à un moulin en Italie. Il reste ouvert malgré le virus. Et au retour, je charge des céréales biologiques » précise le chef d’entreprise qui a lancé la ligne pour l’Italie il y a 15 ans. Et Fabrice ne craint pas le coronavirus même si la plupart de ses livraisons se font dans le nord de l’Italie, la région la plus touchée par la pandémie. « Je n’ai pas peur. On se lave régulièrement les mains. Dans les usines italiennes, il y a tout : gel et masques. On est même mieux reçu qu’avant. C’est plus chaleureux. Sur autoroute, les sanitaires sont ouverts et sont désinfectés très régulièrement. Vous pouvez même prendre un café. La seule condition : vous devez le consommer à l’extérieur ! »

Le dirigeant qui a repris l’entreprise familiale en 1996 (elle était dirigée par son père qui l’avait spécialisée dans le TP) est une exception à la règle puisque son chiffre d’affaires n’a pas bougé. « Je travaille beaucoup dans l’alimentaire et l’agro-alimentaire. Je n’ai que 3 camions en industriel. Même dans ce secteur, je suis passé à deux véhicules par semaine. J’ai perdu 30 à 40% du chiffre d’affaires. J’ai dû mettre 2 chauffeurs en chômage partiel » précise le transporteur adhérent de l’OTRE.

Fabrice emploie 10 conducteurs dont 3 en Italie. « Ils ont le moral tant qu’ils ont du travail. Ils étaient inquiets pour leur salaire. Ils préfèrent d’ailleurs rouler que rester chez eux. Car ne pas travailler signifie être au chômage partiel et ils perdent de l’argent » nous a déclaré le chef d’entreprise qui conduit lui aussi son camion. La relève est pratiquement assurée puisque son fils âgé de 21 ans est déjà présent. Il ne conduit pas mais travaille au bureau. Les Transports Planche, c’est une histoire de famille. Et la famille compte bien se serrer les coudes malgré le contexte économique sensible. « Ça va repartir. Pas en flèche mais tout doucement » se rassure le dirigeant qui poursuit son activité tout en restant prudent.

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