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TEMOIGNAGE : « Nous avons aucune visibilité. On comptera à la fin » (Eddy Filippi, DG Transports Rollin)

Eddy Filippi est directeur général des Transport Rollin JP situés à Guéreins, dans l’Ain. Depuis le début du confinement, il a du revoir sans cesse ses transports jonglant entre ses clients qui ont été contraint de fermer et ceux dont l’activité a fortement baissé. Mais sa priorité reste la santé de ses 50 conducteurs. Témoignage de ce transporteur qui a gardé la fibre familiale proche de ses salariés.

« Mon parc tournait à 70% jusqu’à vendredi dernier. J’ai habituellement 25 camions sur la route par jour. A ce stade, le chiffre d’affaires devrait subir une baisse de 40% » nous a confié le dirigeant dont l’entreprise partage ses activités entre le transport de matières dangereuses, la location de véhicules avec conducteurs, le régional, le convoi exceptionnel et la benne. Mais, selon lui, « c’est la partie industrielle qui en a pris un sacré coup. »

Travail à perte

Eddy Filippi a dû mettre 8 conducteurs au chômage partiel « pour un client fermé dès le premier jour. Mes 8 chauffeurs travaillaient pour lui. » Dans l’ensemble, l’entreprise a du composer en fonction des fermetures et des reports de trafic. « . Nous avons du faire du spot à droite et à gauche, le plus souvent du travail à perte. Ce n’est pas évident de prévoir du jour au lendemain. Nous avons dû prendre des décisions heure par heure, ça a duré près de 15 jours » regrette le directeur général qui estime que la situation se calme quelque peu cette semaine.

Protéger les salariés fragiles

Avant tout, pour les transports Rollin, il s’agit de protéger ses salariés. Sur ses 50 conducteurs, 4 sont en arrêt maladie de 14 jours. « L’objectif était de mettre à l’abri nos salariés fragiles, à risques. Ils ont des maladies reconnues comme le diabète ou encore des problèmes cardio-vasculaires ou respiratoires » nous a précisé le dirigeant. Il faut ajouter 3 conducteurs en arrêts pour garde d’enfants et 5 qui étaient déjà en arrêt maladie. « Ils ont prolongé leur arrêt. Ils sont mis à l’abri d’office » a-t-il ajouté.

« Notre priorité, c’est la santé des conducteurs » tient à rappeler Eddy Filippi. « Nous sommes très vigilant sur les gestes barrières. Vous savez chez un chauffeur, il n’y a pas toujours le réflexe de se laver les mains tous les jours » souligne-t-il. Le transporteur n’a pas hésité à utiliser les réseaux sociaux pour parler à ses conducteurs. « Nous avons fait beaucoup de communication sur Facebook. »

Avenir incertain

Et demain ? Eddy Filippi est clair : « Nous avons aucune visibilité. On comptera à la fin. » Non seulement quand la crise se terminera, mais surtout la crise économique qui ne fait que commencer. « A la fin du confinement, il peut y avoir un rebond mais reste à savoir dans quel secteur d’activité » espère le dirigeant.

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