SANS DÉTOUR

Tribune de Jean-Philippe Pastre : il y a des marchés plus égaux que d’autres

La France serait-elle un îlot de prospérité dans un continent dévasté ? Bénéficierait-elle encore du « quoi qu’il en coûte » proclamé pendant les confinements ? Toujours est-il que la confrontation des données nationales publiés par le CCFA avec le bilan du premier quadrimestre révélé par l’ACEA sème le trouble.

Selon le CCFA, le marché France toutes marques du véhicule industriel (plus de 5 t) révèle une belle résistance du marché, avec un +0.2% des immatriculations (15 577 enregistrées du 1er janvier au 31 avril 2022). Dans le même temps, l’ACEA recense une chute du marché européen des véhicules industriels de -20.3%. L’ACEA note que le marché des 16t et plus résiste plutôt avec une chute limitée à -2.4% tout en observant que la France demeurait bien orientée avec +3.2% sur ces segments. C’est, avec l’Espagne, l’exception dans un continent sinistré avec des pays comme l’Allemagne Fédérale et l’Italie à -5.4% sur cette période dans ces classes de tonnage.

A l’heure où l’on nous parle des ruptures d’approvisionnement, et des difficultés à livrer que faut-il en retenir ? Peut-être qu’il y a des marchés « plus égaux que d’autres » et que la France fait, semble-t-il plus que jamais partie des marchés stratégiques pour les constructeurs. Tant qu’à prendre des parts de marché, autant les conquérir là où il y a encore de la croissance (même faible).

Ainsi MAN affiche-t-il un +40.68% sur notre marché sur le quadrimestre malgré les difficultés annoncées en production. Même remarque pour DAF qui signe un très beau +15.72%. Les difficultés sur le segment des 5.1t à 16t s’expliquent quant à elles par le contexte politique très troublé en raison de la cacophonie qui entoure les ZFE-m. chaque métropole sortant son règlement. Un sujet abondamment critiqué par la filière, aussi bien côté constructeurs (la CSIAM) que chez les acteurs de la logistique (TLF). Ce sujet de la transition énergétique étant également un souci pour l’ACEA en raison des carences dans les infrastructures pour la recharge des véhicules électriques. C’est peut-être le seul point commun entre la France et le reste de l’Europe …

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