SANS DÉTOUR

Tribune de Jean-Philippe Pastre : quand l’Etat entretient la pénurie de conducteurs

A l’heure où l’ensemble des syndicats patronaux, Pôle Emploi et l’OPCO de la branche transport se mobilisent pour former et recruter tant bien que mal des conducteurs routiers, on peut se demander si tous ces partenaires sont aidés en retour. En effet, l’adage « Aide toi, le Ciel t’aidera » ne semble pas s’appliquer à l’Etat français.

Parmi les obstacles deux méritent d’être relevés : les délais incroyablement longs pour l’obtention du permis de conduire lors du renouvellement de la visite médicale. L’Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANTS) peut parfois mettre jusqu’à trois mois pour l’édition de permis ! Anticiper d’un mois est insuffisant, et l’ANTS se garde bien de communiquer sur ses délais de traitement. Une double peine puisque cela revient à avoir un permis valable 4 ans et « x » mois compte-tenu de l’attente pour l’obtention des documents ! Car, rappelons-le, le récépissé ne tient pas lieu de permis de conduire. A l’heure où l’on manque cruellement de conducteurs, une telle désinvolture des services de l’Etat (en l’occurrence le Ministère de l’Intérieur) est choquante car elle pénalise les entreprises et les salariés.

Ne pourrait-on pas, moyennant fourniture de l’ancien permis, de l’attestation de demande à l’ANTS et du certificat médical, poursuivre l’activité de conduite en attendant le nouveau document ?

Autre aberration, encore plus symptomatique du délire kafkaïen de notre Administration : un conducteur titulaire de ses permis du groupe lourd en cours de validité (permis (E)D et (E)C par exemple) perdra ses permis s’il échoue à l’examen de son Titre Pro !

Le « choc de simplification » devrait s’intéresser au monde du transport routier, cela ferait un goulot d’étranglement de moins pour la « Start-up Nation ».

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