Tribunes

Le GNV en passe de réussir la transition énergétique pour les véhicules lourds

Par Gilles DURAND, secrétaire général de l’AFGNV.

Avec plus de 100 membres, l’Association Française du Gaz Naturel pour Véhicules (AFGNV) constitue l’association professionnelle de la filière du GNV et du bioGNV en France. Elle rassemble des constructeurs de véhicules, des fédérations de transporteurs, des distributeurs de carburants, des équipementiers, des collectivités et des opérateurs gaziers. Cette diversité lui confère une représentation robuste d’une filière qui connait actuellement une véritable dynamique au niveau européen et notamment français. A date, avec 87 points d’avitaillement en service la France possède le plus grand réseau de stations GNV pour poids lourds et concentre le plus grand nombre d’immatriculations de véhicules industriels fonctionnant au gaz naturel en Europe.

En 2018, ce sont 64 nouveaux points d’avitaillement qui viendront renforcer le réseau existant. Pour accompagner ce développement sans précédent, la loi de finance 2018 comporte deux mesures déterminantes : le gel, jusqu’en 2022, du montant de la TICPE du GNV à sa valeur de 2017 et la reconduction, jusqu’en 2019, du dispositif de suramortissement pour les achats de véhicules GNV dont le PTAC est supérieur ou égal à 3,5 tonnes. Dans le cadre des travaux des Assises de la mobilité, organisés fin 2017, l’AFGNV a mobilisé ses adhérents pour bâtir la proposition réaliste mais ambitieuse, d’un plan de déploiement du GNV et du bioGNV en France à l’horizon 2030. Avec un objectif de 2000 points d’avitaillement GNV alimentant 220 000 véhicules industriels et 250 000 VUL, ce plan est notre contribution pour garantir la transition énergétique et écologique de la France dans le secteur du transport terrestre à des coûts maitrisés.

Nous avons encore une étape à franchir pour réussir ce déploiement : garantir dans la durée la compétitivité de la solution GNV / bioGNV pour les différents usages du TRM et du TRV et tenir la promesse de réduction massive des émissions de carbone.

-Sur le premier point, il existe deux gisements d’économies pour l’avenir : les véhicules, et le carburant. Concernant les véhicules, le développement de la production industrielle doit permettre de réduire les surcoûts d’acquisition de la solution GNV, du fait des économies d’échelle générées. Concernant le carburant, l’augmentation de la fréquentation des stations GNV réduira le prix du GNV et du bioGNV à la pompe qui inclut, en plus du prix du gaz, l’amortissement du coût de la station beaucoup plus élevé que pour une station de carburants liquides. On peut considérer que la quasi-totalité des stations GNV pour Poids Lourds, installées en France, peuvent répondre à la demande potentielle de 100 véhicules lourds par jour. Or, à ce jour, la demande effective atteint, au mieux, 30 à 40 véhicules. L’augmentation du nombre de véhicules aura donc une incidence sur le prix du GNV à la pompe.

-Sur le second point, le gaz fossile n’est pas suffisant, à long terme, si l’on veut réduire significativement l’empreinte environnementale du transport terrestre. Seul, le biométhane permettra d’assurer une réduction massive du CO2 pour les véhicules industriels et utilitaires. Le groupe de travail « méthanisation » présidé par Sébastien Lecornu et auquel l’AFGNV participe, prépare les conditions d’un développement significatif des unités de méthanisation qui produiront localement le biométhane que nous utiliserons pour parachever la transition énergétique dans les transports.

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