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UE : la révision du permis de conduire ne va pas assez loin

La Commission européenne a proposé mardi une révision de la directive européenne sur le permis de conduire. Alors qu’elle peut aider à réduire la pénurie de routiers, elle n’accompagne pas le transport de voyageurs. C’est ce que regrette l’IRU dans un communiqué.

Un rapport de l’IRU a montré que quelque 600 000 conducteurs manquaient à l’appel en Europe et prévoyait qu’il atteindrait près de 2 millions d’ici 2026 compte tenu des tendances actuelles. L’augmentation prévue est due à une population de conducteurs vieillissante, associée à une faible proportion de jeunes conducteurs. Dans l’UE, seuls 6 % des conducteurs professionnels ont moins de 25 ans.

La révision du permis de conduire européen offre la possibilité de supprimer l’un des principaux obstacles à l’entrée des jeunes dans la profession : « l’écart entre l’âge auquel ils terminent leurs études et le moment où ils sont autorisés à devenir conducteurs professionnels ». Cela pourrait également faciliter l’accès des conducteurs de pays tiers au marché de l’UE, ce qui entraînerait un élargissement nécessaire du pool de conducteurs de l’UE.

La proposition de la Commission précise que l’âge minimum de conduite pour les chauffeurs routiers est de 18 ans. « Il s’agit d’une étape positive majeure réclamée depuis longtemps par l’industrie du transport routier » rappelle l’IRU. Elle recommande aussi de permettre aux jeunes de 17 ans de commencer une formation en accompagnant des conducteurs expérimentés et par le biais d’apprentissages.

Mais ces propositions n’incluent pas le transport de voyageurs. « Là où la proposition de la Commission est terriblement insuffisante, c’est dans le transport de passagers. Nous voyons des hommes et des femmes de 18 ans bien formés conduire des bus en toute sécurité dans certains États membres, tandis que dans de nombreux autres, l’âge minimum se situe entre 21 et 24 ans » a précisé Raluca Marian de l’IRU. « La proposition ne fixe pas à 18 ans l’âge minimum de conduite pour les services d’autobus et d’autocars. Par conséquent, il n’a pris aucune mesure pour résoudre les problèmes de pénurie de conducteurs de plus en plus graves qui entravent la mobilité collective des citoyens de l’UE. »

En faveur des conducteurs de pays tiers

L’IRU apprécie par ailleurs que la Commission européenne soit ouverte à l’appel du secteur à élargir le bassin de conducteurs en facilitant l’accès des conducteurs de pays tiers à la profession dans l’UE. « La proposition ouvre une nouvelle voie pour l’harmonisation des exigences en matière de reconnaissance des permis de conduire délivrés en dehors de l’UE. Alors que la liste des pays et des conditions concrètes doit être déterminée plus avant sur la base de critères de sécurité solides, nous voyons déjà une étape positive dans la facilitation des citoyens de pays tiers à devenir des conducteurs professionnels dans l’UE et à compléter le vivier de talents de l’UE », a déclaré Raluca Marian.

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