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Utilitaires zéro émission : la parité des coûts et les infrastructures aussi importantes que la technologie

Les constructeurs européens de poids lourds et de bus travaillent d’arrache-pied pour assurer un transport routier neutre en carbone. Eric-Mark Huitema, directeur général de l’ACEA, a livré sa position sur les besoins nécessaires « pour une transition réussie ». Selon lui, les transporteurs doivent être en mesure de recharger ou de ravitailler facilement leurs véhicules dans toute l’UE. En outre, les véhicules électriques à batterie et à pile à combustible doivent également atteindre prochainement la parité des coûts avec les véhicules diesel pour qu’ils deviennent le choix préféré des opérateurs.

« A la fin de l’année dernière, les patrons des constructeurs européens de véhicules utilitaires ont convenu que tous les nouveaux camions vendus devaient être sans énergie fossile d’ici 2040 pour que le secteur soit totalement neutre en carbone d’ici 2050 au plus tard » a rappelé le directeur général de l’ACEA. « Mais quel que soit le nombre de modèles de batteries électriques ou de piles à combustible que nos membres mettent à disposition, les opérateurs de transport n’investiront pas massivement dans ces modèles à moins que deux autres facteurs critiques ne soient correctement traités au niveau de l’UE : le réseau de points de recharge et de ravitaillement spécifiquement doit être adaptés aux besoins des poids lourds et le coût total de possession (TCO) des véhicules zéro émission doit correspondre à celui des véhicules conventionnels avant qu’ils ne soient vendus à grande échelle » a-t-il ajouté.

Le représentant de l’ACEA a indiqué « qu’à cette fin, les décideurs politiques de l’UE doivent permettre l’adoption par le marché de ces véhicules grâce à une politique efficace et des mesures fiscales cohérentes. À l’heure actuelle, par exemple, il est important qu’ils concluent les négociations pour l’introduction d’un péage routier basé sur le CO2 pour les poids lourds, dans le cadre de la directive Eurovignette, et explorent toutes les options disponibles pour décourager l’utilisation des carburants fossiles au carbone. »

L’ACEA appelle les colégislateurs impliqués dans les négociations du trilogue de l’UE pour la révision de la directive Eurovignette à parvenir à un accord sur ce dossier important sous la présidence portugaise actuelle de l’UE. « En effet, comme l’écrivait Martin Daum au nom de l’industrie européenne, l’adoption rapide par le marché des poids lourds à zéro émission dépendra fortement de l’accord final sur l’Eurovignette et de sa mise en œuvre ultérieure par les États membres » a souligné Eric-Mark Huitema.

Pour l’ACEA, il est donc important que l’Eurovignette révisée prévoie une exonération totale des redevances routières pour les camions zéro émission, bien au-delà de 2025 et au moins jusqu’en 2030, afin de garantir une prévisibilité à long terme pour les transporteurs. Dans le même temps, une différenciation significative et efficace des redevances routières entre toutes les catégories de véhicules est nécessaire pour conduire le quart dès le premier jour; allant des camions conventionnels aux tout derniers véhicules à haut rendement énergétique et peu polluants, ainsi qu’aux véhicules zéro émission.

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