Alors qu’officiellement le projet de vignette poids lourd n’est plus à l’ordre du jour, Elisabeth Borne, ministre des transports, continuerait en coulisses à la défendre. Selon nos informations, elle aurait fait part à plusieurs interlocuteurs son intention de « ne pas laisser tomber ce projet de vignette ». La ministre est bien seule car Matignon n’a plus l’attention de la soutenir ne souhaitant pas d’un épisode bis à l’écotaxe.
C’est l’heure des consultations informelles avant que le texte de la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) ne soit examiné par le Sénat puis l’Assemblée. La ministre rencontre quelques parlementaires pour défendre la LOM. Entretiens, rendez-vous, déjeuners, Elisabeth Borne ne chôme pas. Même si elle s’agace devant les journalistes qui la questionnent sur la vignette poids lourd, du moins sur le fait d’un recul du gouvernement, derrière les micros et les caméras elle a décidé de ne pas lâcher le morceau et de défendre l’idée d’une vignette destinée aux camions français et étrangers.
Mais Elisabeth Borne va devoir faire face au temps et au pouvoir. Le temps : si le projet de vignette est repoussé à 2020, de l’eau va couler sous les ponts et d’autres obstacles pourraient lui barrer la route dans son projet (comme le projet de la commission européenne d’interdire toute vignette camions). Le pouvoir : Matignon ne semble pas prêt à affronter les transporteurs routiers. Et la vignette poids lourd n’est plus la bienvenue.
Dire que les fédérations du transport routier ont gagné, c’est aller un peu trop vite en besogne. Car, si ce n’est pas sous forme d’une vignette, les transporteurs sont sûrs de « contribuer au financement des infrastructures ». Si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain. Et là, Elisabeth Borne a malheureusement raison.
rebillon@trm24.fr
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