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Voici pourquoi la rentrée est cruciale pour le Transport routier

Si la pandémie perdure et, si une crise économique apparait certaine, plusieurs indicateurs indiquent cependant que le secteur du Transport routier tire son épingle du jeu contre toute attente. Les transporteurs qui continuent malgré tout à perdre du chiffre d’affaires observent une amélioration significative de leur activité, souligne la dernière étude de la FNTR. Mais la prudence est de mise, cette rentrée est cruciale pour le secteur. Explications.

Premier constat : les demandes de prêt garanti par l’État (PGE) ont été moins nombreux que prévu et les entreprises de transport qui en ont eu recours ont opté pour une ligne de crédit à disposition. En clair, « par prudence », beaucoup d’entre elles ont préféré se faire une réserve d’argent pour les mois à venir considérés comme « incertains ».  Ce qui apparaît comme une autre bouffée d’air frais pour les transporteurs, les constructeurs de poids lourds ont proposé à leurs clients un report des échéances des crédits baux sur les véhicules. Malgré tout, même si elles sont peu nombreuses à avoir emprunter, les entreprises vont devoir rembourser d’ici quelques mois leur PGE et reprendre leur remboursement de leurs crédits baux sur les véhicules.

Reprise progressive

La dernière enquête de la FNTR précise que « la levée progressive des restrictions à la fin du second trimestre conduit à une reprise graduelle de l’activité, mais pas suffisamment pour faire remonter l’indicateur. Les chefs d’entreprises estiment avoir perdu -12% de leur chiffre d’affaires en juin contre -27 % en mai et -44 % en avril. » Par ailleurs, le pourcentage des camions à l’arrêt est en baisse : 5 % l’étaient en juillet, contre 59 % au début du confinement. Néanmoins, la moyenne des entreprises ayant des camions à l’arrêt s’élève encore à 15 %. Autre indicateur à surveiller : les retours à vide restent encore nombreux. Les transporteurs continuent de réaliser 6% de kilomètres à vide supplémentaires par rapport à la moyenne habituelle, contre 10 % en juin et 21 % en mai.

Un optimisme malgré tout

Du point de vue industrielle, comme l’a précisé Christophe Tharrault, président de Volvo Trucks France, à TRM24, « le vrai repère va être le niveau de rentrée de commandes de septembre à décembre. C’est ce qui va donner le tempo pour 2021. » Plusieurs transporteurs que TRM24 a pu interroger se veulent optimistes. Il semble bien que l’investissement, en particulier dans le parc roulant, va perdurer. Plusieurs raisons. « Si un transporteur n’investit pas, il ne sera pas ou plus performant par rapport à ses concurrents » nous a confié un responsable de fédération de transport routier. Christophe Tharrault veut aussi être optimiste tout en restant prudent « nous allons retrouver un niveau assez soutenu des immatriculations sur la deuxième partie de l’année » nous a-t-il confié.

Reste le problème de la pression des prix que subissent les transporteurs depuis le déconfinement. La dernière enquête FNTR révèle que le pourcentage des chefs d’entreprises qui constatent une baisse des prix reste très élevé et stable. « Cela s’explique seulement en partie par la surcapacité en matière d’offres que connaît le secteur. Plus généralement, de nombreuses entreprises du transport routier de marchandises alertent sur des pressions tarifaires à la baisse de la part de leurs clients. Des demandes qui se situent en général autour de 5% mais qui, dans certains cas, s’élèvent à plus de 15%, voire 20% » commente la fédération. Le baromètre Upply qui constate cette baisse des prix exclut « une reprise soutenue de la hausse des prix ». Il table sur soit une rechute des prix, soit des prix stabilisés « évoluant dans une sorte de tunnel autour des valeurs de juin et de juillet. » Là encore, septembre et octobre sont à surveiller sur ce point. Upply qui estime que tout dépendra des conséquences de la pandémie (seconde vague ou stagnation) et « en fonction de son intensité, cet impact sur la demande sera plus ou moins répercuté sur les prix de transport. »

Qu’attendre de l’Etat ? Alors que les fédérations de transport routier attendent toujours une réponse du gouvernement à leur projet de plan de relance pour le secteur (notamment des aides à l’achat de camions propres), la plupart des transporteurs et constructeurs interrogés préfère que « la profession trouve ses solutions toute seule ». En résumé, ne rien devoir à personne.

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