Décryptages

Pourquoi le nouveau contrôle technique PL va coûter plus cher

Le nouveau contrôle technique pour automobiles et poids lourds débarque le 20 mai prochain. A partir de cette date, l’inspection sera plus drastique. Ce qui pourra occasionner une immobilisation et donc un surcoût pour les entreprises de transport. L’addition risque d’être salée ! Le prix du contrôle devrait augmenter au bout du compte de 17% pour les poids lourds, selon les spécialistes. En 2017, selon l’UTAC OTC, il a été réalisé 1,17 million de contrôles techniques de véhicules lourds (dont le poids total en charge est supérieur à 3,5 tonnes), la plupart périodiques. 111 960 soit 10,39% ont été déclarées non-conformes.  

En quoi consiste cette nouvelle version du contrôle technique PL ? L’évolution du contrôle technique découle de la transposition de directives européennes et notamment la 2014/45/UE publiée en avril 2014, qui laissait quatre ans aux États membres pour modifier leur réglementation conformément aux nouvelles dispositions. La France a décidé de l’appliquer au 20 mai prochain pour les voitures particulières mais aussi pour les poids lourds. L’examen légal de l’état des véhicules va introduire trois catégories de pannes, et détecter des « défaillances ».

Jusqu’à aujourd’hui. Les Contrôles Techniques des véhicules lourds (dont le poids total en charge est supérieur à 3,5 tonnes) portent sur 16 fonctions, comprenant 306 points de contrôle pouvant conduire à 1451 défauts dont 653 défauts soumis à l’obligation de Contre-Visite, sans interdiction de circulation pour 465 d’entre eux, assorties d’une interdiction pour 188 d’entre eux.

A partir du 20 mai prochain. Le nouveau contrôle Poids lourd comprendra jusqu’à 157 points de contrôle, 9 fonctions contrôlées, Jusqu’à 734 défaillances constatables. Dekra détaille cette nouvelle directive pour les poids lourds.

Toujours 3 niveaux de défaillances :

– 165 défaillances mineures constatables : Le véhicule peut rouler. Il doit être réparé sans obligation de contre-visite. Incidences sur la sécurité ou l’environnement : Pas de danger.

– 413 défaillances majeures. Soumis à contre-visite. Le véhicule peut rouler. Un délai d’un mois est laissé pour réaliser les réparations et présenter le véhicule pour une contre-visite. Incidences sur la sécurité ou l’environnement : Danger possible.

– 156 défaillances critiques : Le véhicule ne peut plus rouler à partir de minuit le jour du contrôle. Une contre-visite est à réaliser dans un délai d’un mois. Incidences sur la sécurité ou l’environnement : Danger immédiat.

Exemples de nouvelles défaillances constatables à compter du 20 mai 2018 :

Défaillance mineure : le frottement des pneumatiques sur les bavettes (hors élément rigide)

Défaillance majeure : le non fonctionnement ou l’absence des essuie-glaces et lave-glace

Défaillance critique : le non fonctionnement des feux Stop

Les principales évolutions :

  • Contrôle OBD réalisé à partir d’un nouveau logiciel vérifiant la cohérence de l’allumage du témoin
  • Contrôle des feux à l’aide de nouveaux réglophares sur des zones qualifiées
  • Sécurisation des données informatiques en liaison avec le SIV (système réseau et nouveaux logiciels)
  • Nouveau contrôle visuel des composants des circuits carburant des véhicules Gaz et des fuites, nécessitant de nouveaux équipements de contrôle pour les centres
  • Évolutions des niveaux de risque pour certaines défaillances : 56 % de défaillances « majeure » et 21% de défaillances « critique ». Ceci augmente le nombre de points pouvant mener à une contre-visite.

En cas de mise en contre-visite sur la direction, le freinage, les essieux ou la suspension, ces fonctions devront être recontrôlées intégralement. Ceci entrainera un allongement de la durée de réalisation de la contre-visite

  • 85 nouvelles altérations basées sur une analyse de risques liés notamment à ceux concernant les usagers de la route et l’environnement
  • Amélioration du contrôle des émissions (nouveaux opacimètres conformes à la norme NFR 10 025 2016)
  • Meilleure protection des contrôleurs contre les particules fines et les NOX (cabines pressurisées et filtrées).

Cas particulier pour les camping-cars PL. La périodicité du contrôle technique des camping-cars poids lourds immatriculés sur le territoire français vient d’être également modifiée. En effet, par décret du 20 février 2017 (n° 2017-208), dorénavant les camping-cars de plus de 3,5 tonnes suivront une périodicité de 4-2-2 ans, équivalente aux camping-cars de moins de 3,5 tonnes. Rappelons qu’avant l’entrée en vigueur de ce décret les camping-cars poids lourds étaient soumis à un contrôle technique annuel. Cette disposition s’applique depuis le 24 février 2017 à tous les camping-cars poids lourds, neufs comme occasions. Les contrôles techniques pour les camping-cars poids lourds seront toujours à réaliser dans les centres de contrôles techniques spécifiques aux poids lourds.

Sources : Ministère des Transports-Dekra

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