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Car de Rochefort : le conducteur du camion admet sa possible inattention

Le procès sur le drame du car de Rocherfort s’est ouvert hier devant le tribunal correctionnel de La Rochelle où le conducteur du camion est jugé seul pour «homicides et blessures involontaires». Il a admis sa «possible» inattention le jour du drame qui a causé la mort de 6 adolescentes le 11 février 2016.

 

Mathieu Saurel, à peine la trentaine, n’a pas pu retenir son émotion à l’ouverture du procès devant le tribunal correctionnel de Rochefort. Son camion-benne appartenant à BTP Eiffage avait littéralement cisaillé de bout en bout, comme transformé en lame géante, un car scolaire arrivant en sens inverse, avec quinze jeunes à son bord.

Jusqu’à mercredi, les débats vont se concentrer sur la ridelle du camion, une lourde pièce métallique de 450 kg maintenant en place le chargement, qui était restée ouverte sur le côté gauche en position horizontale à 90 degrés, «arrachant et sectionnant les sièges», selon le résumé des faits lu par le président du tribunal correctionnel Régis France.

À la barre, le jeune homme vêtu d’une chemise noire et d’un jean, le visage juvénile rougi par les larmes, a d’abord évoqué un «trou noir», entre le moment où il a posé le pistolet d’essence «juste avant de quitter l’entrepôt vers 7h00, et le moment où il a croisé les premières voitures dans le rond-point». Ce matin-là, il pleuvait et le jour n’était pas levé. Un automobiliste dira avoir pensé qu’il «allait se le prendre» en le croisant.

Le conducteur avait ouvert sa ridelle pour charger sa benne mais ne s’était aperçu qu’après l’accident qu’elle était toujours abaissée, ce qui augmentait la largeur du camion sur le côté gauche. «C’est possible, oui que je ne l’ai pas vue, avec la pluie», a concédé le jeune homme, en évoquant aussi la couleur sombre, un peu rouillée de la ridelle, qui pouvait se confondre dans la nuit. Selon les premières constatations techniques, la ridelle était visible dans le rétroviseur.

Le jeune routier prévenu encourt cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. Il est jugé seul sans son ex-employeur Eiffage, mis en examen fin 2020, mais qui a bénéficié d’un non-lieu confirmé en appel en février, au grand dam de certaines parties civiles. Le jugement est attendu dans quelques semaines.

(avec agences)

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