Des moteurs d’essuie-glace poids lourd pour la santé
Les initiatives tant privées qu’industrielles se multiplient pour fabriquer masques, respirateurs et tout autre équipement médical. Le constructeur de poids lourds, DAF, se propose de mettre à disposition en Belgique 1 000 moteurs d’essuie-glaces pour la fabrication d’équipements respiratoires.
Les ingénieurs du FabLab de Bruxelles et de la Vrije Universiteit Brussel se lancent actuellement dans une course contre la montre pour mettre au point un appareil respiratoire simple et rapide à produire. Les premiers prototypes sont actuellement testés, entre autres à l’Universitair Ziekenhuis Brussel. Composant essentiel et inattendu de ce dispositif de réanimation : un moteur d’essuie-glace du DAF XF.
Recréer le mouvement de rotation de haut en bas
Tjeerd van Ditshuizen, employé de DAF, a été appelé vendredi dernier par un ami qui travaille au FabLab à Bruxelles. Il a demandé à M. Tjeerd si DAF pouvait aider au développement d’un simple respirateur, dont 1 000 seront fabriqués. “Cela nécessitera des pièces suffisamment disponibles. Pour faire fonctionner le soufflet de ventilation, il faut un moteur d’essuie-glace qui convertit un mouvement de rotation en un mouvement de haut en bas. Ils avaient essayé des moteurs pour des voitures particulières et aussi ceux de nos concurrents, mais ils n’étaient pas assez solides. C’est pourquoi il a demandé si DAF pouvait l’aider”. Après consultation de son manager Jeroen Gielen, il en a fait envoyer deux exemplaires à Bruxelles le jour même et dix autres le week-end. Ils ont fonctionné parfaitement. Le chef de projet Jonathan Sterckx à Bruxelles confirme que plusieurs moteurs de ce type ont été testés.
La nouvelle n’a pas tardé à parvenir à la direction de DAF, qui a rapidement décidé de faire don des 1 000 exemplaires requis. “Des nouvelles fantastiques bien sûr”, ont répondu Jeroen et Tjeerd. “Aujourd’hui, la production commence déjà. Cela se passe à l’usine Audi de Forest”.
Source ouverte
Le développement du respirateur est un projet dit “open source” : il n’interfère pas avec les brevets et les droits de licence, toutes les informations sont partagées avec le reste du monde. Les promoteurs de Bruxelles ont l’ambition de passer rapidement à l’échelle supérieure. Cela peut se faire par le biais du réseau mondial de FabLab. L’intention est de mettre gratuitement les dessins de conception à la disposition des autres parties qui souhaitent se concentrer sur la production d’équipements respiratoires. “Mais nous ne le ferons pas tant que nous ne serons pas sûrs que la machine est sûre et pleinement fonctionnelle.”
rebillon@trm24.fr
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