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Les routes électriques pour palier le problème des batteries

La route électrique serait-elle la solution pour palier le problème des batteries sur les utilitaires et les camions électriques ? Un poids lourd de 40 tonnes est équipé de 4 à 5 tonnes de batteries électriques (1 200 kWh) pour parcourir 700 kilomètres. Le concept de route électrique permettrait de réduire par 3 voire 4 le poids des batteries.

Sur le principe d’alimenter les trains en énergie pendant qu’ils roulent, le projet de route électrique fait son chemin en France. Pour Marc Diedisheim, responsable des études techniques à L’Observatoire de l’Innovation dans l’Energie, « 400 kWh, soit seulement environ 1,3 à 1,7 tonnes de batteries, c’est ce qui est possible avec la route électrique, lorsqu’elle est équipée d’un système de transfert d’énergie en roulant. La capacité d’emport en masse n’est que très peu altérée. Le nombre d’arrêts pour recharge à un point fixe est considérablement réduit. Les émissions de CO2 sont réduites dans les mêmes proportions qu’avec 5 tonnes de batteries, et même mieux si on considère celles qui sont évitées lors de la construction des batteries plus petites. »

La route électrique, il en sera question au Congrès Electric Road du 18 au 20 octobre au Parc des Expositions de Bordeaux. L’étude EWAY-CORRIDOR sur une route électrique sur l’axe le Havre Paris pour le Transport routier de marchandises sera présentée lors du congrès. Elle démontre que « de substantielles réductions de taille de batteries, de l’ordre de 100 à 200 kWh par camion, sont possibles grâce à la route électrique dans plusieurs cas d’usages importants impliquant une distribution régionale. »

« La route électrique fournira en même temps l’énergie servant à la propulsion, et l’énergie nécessaire à la recharge de la batterie. Ainsi chaque camion sera assuré d’avoir une batterie pleine au sortir de la route électrique, dans tous les cas, après y avoir roulé pendant 2 heures » précise Marc Diedisheim.

On considère un réseau de routes électriques suffisamment maillé pour que l’essentiel de notre pays se situe à moins de 125 km de ce réseau. Alors, avec 400 kWh qui permettent à un camion de 40 tonnes d’effectuer environ 250 km en totale autonomie, l’essentiel du territoire est accessible sans recharge fixe, et sans temps perdu. Un tel réseau aurait une longueur d’environ 8 850 kilomètres.

Mais quelle technologie sera utilisée ? Il existe celle par contact glissant ou celle par induction. L’induction n’a pas encore la puissance nécessaire. Seul le contact glissant est envisageable, soit par le haut (caténaire-pantographe, comme les trains), soit par le bas avec des rails incorporés dans la chaussée. « Le caténaire-pantographe est séduisant, il est éprouvé depuis plus d’un siècle et n’entre pas dans la chaussée. Mais comment faire pour installer un pantographe de 5 mètres sur une Clio ou une 208 ? Exit les véhicules légers ! Alors, avantage aux rails dans le sol ? Mais dans tous les cas, la technologie élue sera synonyme d’économies dans tous les domaines, d’environnement mieux préservé et de liberté de mouvement conservée. »

Reste à savoir si la France mettra en service, comme la Suède et l’Allemagne, une route électrique.

Pour tout savoir sur le Congrès Electric Road du 18 au 20 octobre au Parc des Expositions de Bordeaux du 18 au 20 octobre prochain. www.electric-road.com

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