Actu

Patrice Vergriete dit non aux mégacamions

Le ministre chargé des transports n’a pas tardé à réagir si tôt le vote des eurodéputés en faveur de la circulation des méga camions (ou EMS – systèmes modulaires européens) en Europe. Patrice Vergriete s’y est dit totalement opposé. A l’inverse, l’IRU n’hésite pas à parler « d’un soutien de l’Europe à l’écologisation immédiate et intelligente du transport routier européen ».

Le Parlement européen a donc adopté hier la révision de la directive sur les poids et dimensions du transport routier. Deux principales mesures ont été actées. Tout d’abord, le poids maximum des poids lourds est ainsi augmenté de 40 à 44 tonnes. Cette augmentation de 4 tonnes bénéficiera aussi aux véhicules diesel jusqu’en 2035.

La seconde mesure simplifie les conditions transfrontalières de circulation des mégacamions. Un Etat membre pourra autoriser la circulation de tels poids lourds sur ses routes, dès lors qu’il l’autorise pour le trafic domestique. La France est l’un des seuls pays à ne pas les autoriser aujourd’hui contrairement à plusieurs pays voisins comme l’Allemagne, la Belgique et l’Espagne.

La position de la France est donc très attendue puisque, si elle donne son feu vert, un mégacamion pourra aller du nord au sud de l’Europe, ce qui n’est pas le cas actuellement.

La réponse la plus virulente est sans surprise celle de la députée Europe Ecologie Karima Delli (qui est aussi présidente de la commission Transport et Tourisme au Parlement européen pour qui le camion n’a jamais été un mode de transport efficace). « Qui peut sérieusement imaginer que des mégacamions diesel de 60 tonnes nous permettront de réduire les émissions de CO2 des poids lourds de 90% d’ici 2050 » a lancé la députée faisant référence aux objectifs fixés par le Green Deal de décarbonation des transports. « J’appelle la France à se positionner fermement contre les mégacamions » a-t-elle ajouté.

Le ministre des transports, Patrice Vergriete, n’a pas été tendre non plus dans ses propos au sujet des mégacamions : « Le France redit son refus d’une libéralisation de la circulation internationale (…) des mégatrucks ». Au moins c’est clair.

« Faciliter le passage des frontières avec quatre tonnes supplémentaires et soutenir le trafic national et transfrontalier avec des ensembles de véhicules de grande capacité ne consiste pas seulement à améliorer le transport routier, mais aussi à améliorer le transport en général, ainsi que l’environnement » a déclaré Raluca Marian de l’IRU. « Nous sommes heureux que la plénière du Parlement ait suivi le rapport pragmatique d’Isabel García Muñoz, tel qu’adopté en commission des transports, et ne soit pas tombée dans le piège consistant à opposer un mode à un autre”, a-t-elle ajouté.

Bref, le débat est loin d’être fini. Le rapport de la plénière définit la position du Parlement avant les négociations avec le Conseil. Cependant, le Parlement entrera en vacances fin avril et le Conseil n’a pas encore convenu de sa position de négociation. La décision finale sera prise lors de la prochaine législature.

One Response

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *