Lors d’une conférence de presse hier à Paris, Renault Trucks a présenté ses résultats 2023. Malgré un contexte économique encore difficile et une baisse de parts de marché, le constructeur français reste leader sur tous les segments et sur l’électromobilité. Il entend profiter de sa collaboration avec sa maison mère Volvo dans le domaine de la recherche et du développement en matière de décarbonation.
« 2023 a été une belle année pour Renault Trucks dans le monde et en France. Ce fut cependant une année particulière. Sur le premier semestre, l’offre a été inférieure à la demande. Sur les six derniers mois, on a assisté à un rééquilibrage » a déclaré Christophe Martin, directeur général de Renault Trucks France.
Le constructeur a vendu l’an dernier 69 859 véhicules dans le monde, ce qui représente une hausse de 18%. En France, les volumes augmentent sur la même période de 20%. 26 109 véhicules y ont été facturés (15 000 PL/11 0000 VU). Sur les gammes hautes et intermédiaires, il a vendu 13 187 véhicules facturés en France (40 833 en UE). Sur les utilitaires : 7 936 véhicules en France (29 026 UE +46%). Sur l’électrique, Renault Trucks reste leader avec une part de marché de 84% en France. 1 636 véhicules facturés dont 624 en gamme hautes et intermédiaires (458 en France) et 1 012 utilitaires (500 en France).
En termes de parts de marché en France, le constructeur perd 2,4 points à 33,8% sur les segments des véhicules de 6 à 16 tonnes. La part de marché est aussi en baisse de 2,2 points (26,5%) sur le segment des +16 tonnes.
2024 en demi-teinte
Pour Christophe Martin : « en 2024, la demande est moins forte et on revient sur des schémas traditionnels. Le marché français devrait approcher les 40 000 avec une baisse des immatriculations de 10%. Car collectivement on vit un goulot d’étranglement chez les carrossiers. Il y a une bulle de camions que nous avons facturés qui sont chez les carrossiers. Nous avons subi aussi la crise du tachygraphe avec des véhicules en WWW. C’est pour ces raisons que Renault Trucks a été impacté de 30 à 40% sur les porteurs. »
Le dirigeant est confiant aussi sur l’électromobilité. L’appel à projets 2023 a permis au constructeur de vendre des camions électriques. Sur les 60 millions d’euros distribués, 62% l’ont été pour les achats de véhicules Renault Trucks. Pour 2024, il va falloir attendre. Le projet d’appel à projets de 130 millions n’est toujours pas validé.
Concernant les nouvelles énergies, Renault Trucks entend continuer à proposer le B100 ou encore le GNV. Il compte aussi se positionner sur le rétrofit électrique. Un camion diesel de 12 tonnes a été converti en 2023 en véhicule électrique à batteries. Il devrait être homologué en 2024. Le rétrofit devrait être aussi adopté pour son partenariat avec Clovis Grand Paris. Pour l’hydrogène. « Ce n’est pas le pari numéro 1 pour Renault Trucks » a répondu Christophe Martin qui entend s’appuyer sur les recherches et les essais de Volvo.
« Il est essentiel d’appartenir à un grand groupe comme Volvo. Car pour financer les projets de décarbonation, les montants sont colossaux » a déclaré le dirigeant qui n’a pas caché le retour d’une étroite collaboration entre Renault Trucks et le groupe Volvo dans le domaine de la recherche et de la décarbonation. Les suédois ont participé notamment à l’important investissement pour le nouveau centre mondial de distribution de pièces de rechange sur son site de Saint-Priest.
rebillon@trm24.fr
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