Coronavirus

TEMOIGNAGE : « j’ai la peur au ventre chaque matin » (David, routier espagnol)

David Pérez est devenu un héros malgré lui en pleine crise du coronavirus. Ce routier espagnol est devenu célèbre dans son pays depuis que sa femme a salué son courage dans un message sur Twitter devenu viral.

Depuis quelques jours, David, la quarantaine passée, presque vingt ans de métier, avoue avoir la peur au ventre quand il part chaque matin de chez lui vers 5 heures du matin pour aller rejoindre son camion. Malgré les protections que lui a donné son patron, masque et gel, il se sent de moins en moins protégé du virus. « J’ai peur pour moi et ma famille. Cela m’oblige à prendre des précautions extrêmes à la maison, par exemple en prenant des mesures à distance, afin de ne pas infecter mes enfants, mon garçon de 4 ans et ma fille de 7 ans » a confié le routier. Les clients craignent tellement d’être contaminés qu’ils nous laissent charger et décharger.

Noelia, sa femme, n’a pas hésité à laisser un message de soutien à son mari sur son compte twitter : « Mon mari est monté dans le camion tôt aujourd’hui pour s’assurer que rien ne manque à personne. Avec la peur dans le corps et inquiet de rentrer à la maison et de compliquer la vie pour moi et nos enfants. Il fait aussi partie d’un des groupes les plus exposés, il est aussi un héros. »

Noelia justifie son message en précisant qu’elle voulait saluer ceux qui dérangent habituellement sur la route (les routiers). « Maintenant ils sont en première ligne de bataille pendant que vous êtes à la maison. Ils font partie de la chaîne qui n’est généralement pas appréciée » a-t-elle ajouté.

David doit aussi se battre pour pouvoir se laver ou même uriner tant les conditions sanitaires sont mauvaises sur les routes espagnoles : « encore cette semaine, j’ai dû me soulager en pleine campagne. De nombreux restaurants sont fermés en bordure des routes et des stations-service n’autorisent pas les toilettes » regrette el camionero qui admet cependant que circuler est en ce moment un bonheur : « L’autoroute est déserte, aucune voiture, que quelques camions. »

Le routier espère que la situation va s’améliorer afin qu’il puisse aller travailler sans la peur.

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