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TLF et la FNTR, les grandes absentes du mouvement national, s’inquiètent pour la profession

Alors que les syndicats de routiers et l’OTRE se sont largement exprimés à travers des actions sur le terrain sur la réforme des retraites et sur d’autres sujets sensibles, TLF et la FNTR, les grandes absentes du mouvement national, s’expriment pour la première fois en alertant sur l’impact « catastrophique » sur toute la chaîne logistique.

Réagissant à l’annonce par Elisabeth Borne, alors ministre des transports, de la réduction de 2 cts du remboursement de la TICPE, ensembles, les fédérations du transport routier avaient exprimé leur colère en juillet précisant : « la profession, pourtant déjà à bout, a fait part de la colère grandissante des transporteurs partout en France, des risques de débordements et de mobilisations. » Elles n’excluaient pas des actions à la rentrée de septembre. Depuis, seule l’OTRE s’est mobilisée lors d’une journée d’action le 7 décembre dernier. La FNTR et TLF restant silencieuses.

L’OTRE de son côté regrette aujourd’hui l’unité entre les fédérations : « l’absence de mobilisation unitaire le 7 décembre dernier pour signifier au gouvernement l’opposition claire et déterminée de la profession a incontestablement facilité sa volonté de taxer une nouvelle fois injustement le poids lourd ». L’organisation rappelant que l’article 19 du Projet de Loi de Finances a été adopté hier (réduction de 2 cts par litre du remboursement partiel de la TICPE) estime qu’il s’agit d’un passage en force qui « place de fait les entreprises françaises du TRM en situation de faiblesse face à leurs concurrentes étrangères notamment celles adeptes du dumping social et du dédain environnemental. » L’OTRE déclare enfin « étudier toutes les voies juridiques pour combattre les projets funestes d’un gouvernement qui semble être sourd à toute logique concurrentielle équitable. »

Dans un communiqué commun, la FNTR, TLF, l’Unostra et la CSD, demandent au gouvernement des mesures urgentes destinées à soutenir les entreprises du transport routier de marchandises. « Retards, blocages, manifestations, les entreprises du TRM subissent de plein fouet les effets de la mobilisation contre la réforme des retraites » commentent-elles. Parmi ces mesures demandées : le soutien immédiat de la trésorerie des entreprises dont l’anticipation du remboursement semestriel de TICPE, des mesures visant à inciter les établissements bancaires à soutenir les entreprises sur cette période, y compris par le report d’échéances dans leurs paiements mais aussi l’irrecevabilité des pénalités pour retard de livraison au regard des circonstances exceptionnelles de barrages filtrants et blocages.

Plus tôt dans la journée d’hier, TLF s’inquiétait dans un communiqué de « l’impact catastrophique des blocages et arrêts de travail sur l’activité économique » de ses entreprises adhérentes. « Transport routier, maritime, fret ferroviaire, logistique… c’est l’ensemble de la chaîne qui est touché » analysait-elle. « Nous, transporteurs routiers, logisticiens, commissionnaires de transport, représentants en douane, opérateurs portuaires, nous subissons sur notre activité l’incapacité des pouvoirs publics à réformer ces entreprises qui bloquent le pays alors que nous devons par ailleurs supporter chaque année de nouvelles taxes qui grèvent nos comptes » regrette Eric Hémar, président de l’Union TLF.

TLF voulait attirer aussi l’attention sur la situation alarmante dans les ports extrêmement touchés depuis le début du mouvement notamment en raison de la grève très suivie par les personnels en charge de la manutention portuaire, les éclusiers et les sociétés de remorquage. « Congestion des terminaux, blocage des accès aux sites logistique ont eu pour conséquence une annulation massive d’escales, les navires ayant été détournés vers d’autres ports notamment Anvers. Les transporteurs routiers sont dans l’impossibilité de retirer ou ramener les conteneurs sur les terminaux. »

La grève impacte l’ensemble des flux de marchandises, y compris le fret ferroviaire. Selon l’AFRA (Association Française du Rail), seulement 7% des trains de fret circulent, plongeant là encore le secteur dans une situation économique et commerciale dramatique. « Comment se tirer une balle dans le pied alors même que la LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) votée le 19 novembre dernier prévoit la mise en œuvre d’une stratégie de relance et de développement du fret ferroviaire d’ici fin 2020 » rappelle TLF.

2 Responses

  1. Paroles, paroles et encore des paroles, mais aucune action !

  2. Ils se réveillent après la bataille, mais n’oublient pas d’encaisser les cotisations !

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