Intermat 2024 éléctrisé
Le salon Intermat a fermé ses portes sur une jauge officielle à 127 500 entrées. Si les constructeurs de véhicules industriels ont été discrets, on a pu y relever nombre de carrossiers et deux tendances lourdes : la montée en puissance de la Chine et l’électrification.
Dans un secteur du BTP qui entame un ralentissement -selon différents carrossiers constructeurs interrogés sur place-, les organisateurs du salon Intermat 2024 se félicitent d’un « nombre de contacts quotidiens réalisés en augmentation de 30% par exposant par rapport à l’édition de 2018 ». En effet, sur une surface un peu réduite par rapport aux éditions précédentes, on a pu constater de visu une belle affluence dans les allées. Exercice incontournable de ce genre de salon, les prix dédiés aux innovations.
Pour cette édition, et pour ce qui concerne les véhicules industriels, les Intermat Innovation Awards ont consacré dans la catégorie Prix spécial « World of concrete » la bétonnière Putzmeister e-Mixer P9 G Iontron sur châssis Sany 408 P 8×4. Rappelons que cette association n’est pas dûe au hasard, Putzmeister ayant été racheté par le Chinois Sany en 2012. L’innovation consiste dans le fait que l’ensemble est entièrement électrique (ou électrohydraulique pour ce qui concerne la toupie à béton). Parallèlement, on a pu voir quelques développements intéressants autour de l’hybridation, notamment chez CIFA avec la gamme de porte malaxeurs Energya 28E où le système d’entraînement hydraulique est remplacé par un moteur électrique. Cela permet de travailler en stationnaire moteur Diesel coupé.
Même approche chez Fassi sur un porteur Scania P380 PHEV 6×2/4 plateau. Liebherr travaille sur les deux filières et a exposé une bétonnière portée ETM 1205 à entraînement tout électrique associée à un tracteur Volvo FM Electrique. Liebherr a assuré le spectacle avec une spectaculaire grue automotrice MK 140-5.1 d’une capacité de charge d’une 8000kg. Volvo Trucks était présent de façon très officielle avec un véhicule carrossé par Forez Bennes bien connu de nos lecteurs fidèles (voir l’eMag n°17 de mars 2024), tout comme Scania. Lequel a exposé un très spectaculaire camion pour mines et carrières G500 B8x4HZ. Compte-tenu des charges au essieux (deux fois 11 t à l’avant et deux fois 19 t à l’arrière), du PTAC technique de 60 t et du gabarit de la benne à enrochements KH-Kipper à 3 m de largeur hors-tout, cet engin n’est pas homologué pour la route mais intéresse déjà des clients en France. Mais Philippe Rousseau, chef de produits camions chez Scania France n’exclut pas qu’une version homologuée route puisse voir le jour si la demande existe.
Dynamisme des carrossiers et surprises côté motoristes
Malgré un marché qui donne des signes de faiblesse côté carnets de commandes, les véhicules remorqués étaient bien représentés avec AMC Castera, le groupe Benalu avec les bennes Marrel, CIF Bennes (avec une bibenne compatible finisseur en Hardox 450), Faymonville, Remorques Louault, Nooteboom… L’occasion pour remorques Louault de présenter plusieurs de ses marques comme ASCA et RISA, cette dernière ayant été reprise par remorques Louault en janvier 2024. RISA est spécialiste des équipements aériens (grues de forages, treuils) et souterrains (trancheurses à chaîne ou à roue, roues de compactage). La surprise vient de la découverte des activités remorques TP chez IFOR Williams (plus connu pour ses vans à chevaux) ou dans le groupe Trigano (plus connu en camping-cars) via les remorques Hubière. Gruau s’intéresse également aux bases vie de chantiers.
La firme italienne Blend a exposé des centrales à béton autonomes et mobiles utilisant un bras de type Ampliroll. Côté motoristes, la venue de Cummins n’était pas vraiment une surprise. Mais celle du chinois Weichai l’était davantage et celle du coréen Hyundai (via Hyundai Infracore) plus encore. Les ambitions de ce dernier en Europe se traduisent par l’apparition d’un importateur officiel (NPS Driven France), y compris avec des moteurs routiers Euro VI.
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