Camions

Hyvolution : Quantron officialise son arrivée en France

Hyvolution, le salon dédié à l’hydrogène, a ouvert ses portes hier à Paris Expo Porte de Versailles. Véritable carrefour international, il réunit l’ensemble des acteurs de l’écosystème de l’hydrogène (570 exposants), de la production aux applications en passant par les services associés sur les trois marchés clefs : mobilité, énergie et industrie. Seul constructeur VI présent : l’allemand Quantron qui lance en France la commercialisation de son camion QHM FCEV. 130 camions hydrogène devraient rouler en France cette année et seulement une soixantaine de bus H2 en circulation sur nos routes.

Selon le baromètre du déploiement de l’hydrogène en France proposé par France Hydrogène et présenté hier en ouverture du salon, les véhicules lourds H2 sont de plus en plus nombreux bien qu’encore confidentiels. 59 bus sont en circulation en France. En incluant les commandes fermes des collectivités et les intentions, près de 750 bus pourraient être déployés d’ici 2026, Sur ce segment des véhicules lourds, avec 3 bennes à ordures ménagères en circulation, « le déploiement est initié » indique France Hydrogène. D’après les annonces des collectivités et des porteurs de projets en France, plus de 170 BOM pourraient être déployées à court terme. Concernant les poids lourds, ils sont plus de 400 recensés dans les différents projets dont 130 en cours de déploiement ou financés. Aujourd’hui, seul un Hyundai Xcient roule en France pour Lidl associé au transporteur Jacky Perrenot.

Quantron commercialise son camion H2 en France

Quantron officialise son arrivée en France. Le constructeur présente à Hyvolution son fourgon QLI FCEV conçu sur la base de l’Iveco Daily, à qui on a monté un moteur électrique de 150 kW alimenté par une pile à combustible de 45 kW. Selon le constructeur, son autonomie est de 450 kilomètres maximum. Un seul empattement (4100 mm) est disponible. Ikea Autriche en a commandé une dizaine. Quantron profite surtout du salon pour lancer la commercialisation de son QHM FCEV basé sur un MAN TGS dont la face avant a été modifiée par l’adoption d’une nouvelle grille de calandre. Il est doté d’un essieu moteur électrique qui délivre une puissance de 420 ou 550 kW. Deux types de piles à combustible sont disponibles (120 ou 240 kW) et avec un réservoir de 54 kg d’hydrogène gazeux (à une pression de 700 bar), Quantron annonce une autonomie de 700 kilomètres.

Malgré tout, le véhicule utilitaire n’est pas en reste. Stellantis Pro One présent à Hyvolution a annoncé élargir son offre de piles à combustible à hydrogène en lançant la production en interne de fourgons de moyenne et grande tailles en Europe. Il produira huit versions hydrogène de ses fourgons de taille moyenne et grande : les Citroën ë-Jumpy et ë-Jumper, les Fiat Professional E-Scudo et E-Ducato, les Opel/Vauxhall Vivaro-e et Movano-e, et le Peugeot E-Expert dont un exemplaire est exposé sur son stand.

Hyliko : premiers avitaillements en attendant l’homologation

Hyliko a livré quelques informations sur les avancées de son offre full service. Les premiers approvisionnements en hydrogène de ses poids lourds ont eu lieu dans une station du réseau Hympulsion au cours de ce mois de janvier. Le porteur de 26 tonnes rétrofité a été mis au point en partenariat avec GreenGT. Le groupe motopropulseur repose sur deux piles à combustible Toyota. « Ces premiers avitaillements permettent de préparer les essais en vue de l’homologation du véhicule qui devrait arriver au second trimestre de cette année » nous a confié Ovarith Troeung, directeur général d’Hyliko.

La production d’hydrogène vert est au coeur des débats. Lhyfe qui fournit de l’hydrogène pour l’industrie et la mobilité (dont poids lourds) a annoncé la veille du salon avoir pu produire de l’hydrogène renouvelable à partir de l’éolien mer. La société nantaise produit non seulement l’énergie mais la fournit aussi. Pour les camions, elle propose de l’hydrogène pour les stations services (15 aujourd’hui en France et en Allemagne) et pour les stations captives/privées. « Pour les poids lourds, il s’agit d’un modèle opéré par un acteur avec plusieurs transporteurs comme pour le gaz. Car une seule station pour un client n’est pas possible économiquement » nous a indiqué Christophe Dubruque, directeur du développement mobilité chez Lhyfe. « L’hydrogène est fait pour les cas d’usages les plus compliqués : la longue distance ou encore la forte autonomie » a-t-il ajouté. Lhyfe produit aujourd’hui 4 tonnes d’hydrogène par jour (l’équivalent de 100 poids lourds), elle prévoit de passer à 20 tonnes (500 poids lourds) d’ici fin 2025. Elle livre ses clients par conteneur (remorque de gaz) contenant entre 400 kg et une tonne d’hydrogène (pour 10 à 25 poids lourds).

Bus : les partenariats se multiplient

GCK et Keolis ont signé hier sur le salon un accord de partenariat pour expérimenter un autocar (un IVECO de type Crossway « normal floor ») équipé d’un moteur thermique transformé pour fonctionner à l’hydrogène. Le développement technique et la transformation sont assurés par GCK Mobility avec le soutien de Solution F. Les deux filiales du groupe GCK assurent donc la transformation du moteur Cursor 9 du diesel vers l’hydrogène. Les essais du véhicule sont prévus pour début 2025 avant d’être soumis à l’homologation.

Pour Éric Boudot, président de GCK : « Ce partenariat avec Keolis va nous permettre de tester de nouveau la technologie du moteur hydrogène en plus des solutions de rétrofit déjà plébiscitées dans le groupe. Une solution qui répond à d’autres types d’usage : puissance plus importante, plus adaptée pour un usage plus exigeant. »

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