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Jour J Décarbonation : la rentrée des constructeurs VI

Hier, jour de la rentrée des classes, sept constructeurs, poids-lourds, autocars, autobus, se sont associés en créant « Jour J Décarbonation » sous l’égide de leur Chambre syndicale, la Csiam. Mais de quoi s’agit-il ? En fait, d’un tour d’horizon qui permet d’apprécier les efforts considérables des constructeurs pour la décarbonation qui ont compris que les solutions mises sur la table par les gouvernants ne sont pas négociables. Surprenant, les journalistes transport n’y étaient pas conviés. TRM24 a pu s’inviter pour vous faire partager cette journée. 

Il y a certainement la volonté d’occuper le terrain médiatique avec un message fort sur les réductions d’émissions polluantes dont le transport est régulièrement accusé. Nous entrons aussi dans une période où le gouvernement français, la commission et le parlement européen étudient les dossiers pour une réduction drastique de la pollution par les engins à moteur. Dans ce contexte, les projections qui sont faites pour l’évolution du parc roulant des poids lourds permet d’annoncer 50% de véhicules décarbonés en 2040 soit 21564 immatriculations pour une part de 34% du parc roulant. Le résultat est beaucoup plus encourageant pour les bus électriques avec 92% de part de nouvelles immatriculations e-bus en 2040 pour un parc roulant total électrifié à 69% cette même année.

Henri Paccalin, président de Daimler Truck France et président de la Csiam

« Aujourd’hui nos clients commencent à utiliser des camions 100% électriques, y compris sur des moyennes distances dans le cadre d’une exploitation classique. Nous avons l’exemple des transports Mousset qui utilise un e-Actros sur un circuit de Bondoufle à Caen et retour avec une recharge partielle au retour. Nous sommes sur une bonne voie » pense Henri Paccalin, président de Daimler Truck France et également président de la Csiam qui rassemble les constructeurs autos, motos et véhicules industriels. Les poids lourds étaient disponibles à l’essai avec les constructeurs DAF, Daimler Truck, Iveco, Man truck et bus, Renault Trucks, Scania, Volvo Trucks.

Les approches des constructeurs présents se rejoignent. Jean-Yves Kerbrat, Président de Man Truck et Bus France, est persuadé depuis longtemps que l’électromobilité était l’avenir du transport routier. De son côté, Clément Chandon, directeur produits et homologation chez Iveco, attend un choix énergétique plus varié en fonction des usages, mais toujours avec une réduction drastique des émissions. Le modèle Iveco S-Way présente la caractéristique d’une alliance batteries et hydrogène avec pile Bosch. Compte tenu des prix élevés de ces camions, les constructeurs comme les transporteurs guettent les aides européennes, nationales et même régionales. Le fait est que les constructeurs restent assez discrets sur les prix de vente (jusqu’à 550 000 €) et l’autonomie ente 300 et 500 kilomètres à vérifier en utilisation réelle.

Clément Chandon, directeur produits et homologation chez Iveco, devant le Nikola Tre arborant désormais le logo Iveco

L’Euro 7 au 1er juillet 2027 ?

La Commission Européenne était présente en visio-conférence avec la présence de Carlo de Grandis de la DG Clima. Il a pu rappeler que le projet 2023 pour les camions de plus de 7,5 tonnes annonce 45% de réduction des émissions à partir de 2023, 65% à partir de 2035 et … 90% à l’horizon 2040. Sans oublier la norme Euro 7 qui s’appliquerait le 1er juillet 2027 et remplacera les règles Euro 6/VI. Le charge de politiques environnementale et des transports rappelle « Le transport routier était responsable de 39% des émissions de Nox et de 11%  des émissions totales de PM2.5 et de PM10 en 2018. La norme Euro7 permettre de réduire les polluants déjà référencés et d’autres qui ont été ajoutés »

Il y a d’autres propositions de la Commission qui seront discutées. Les poids lourds zéro émission pourraient rouler à 44 tonnes avec un allongement possible de 90 cm. Les portes-véhicules pourront dépasser les longueurs maximales lorsqu’ils sont chargés jusqu’à 20,75 mètres. Les EuroCombi 25,25 mètres et 60 tonnes pourraient rouler entre les Etats membres dont les normes opérationnelles sont appropriées.

En ce qui concerne le réseau européen des bornes de recharge, il est demandé par la Commission des stations de recharge tous les 120 km pour les camions et les bus (tous les 60 km pour les voitures) avec des puissances de 1400 à 2800 kW en fonction de la route … ce qui n’est pas très compréhensible ! L’Europe pourrait compter 14700 stations de recharge poids lourds d’ici à 2025 et 48900 d’ici 2030. Il reste ensuite à attendre et espérer des aides suffisantes de la part des gouvernements et de l’Europe. Les subventions doivent évoluer afin de permettre aux entreprises de s’équiper. De ce côté-là, même si des chiffres sont suggérés, rien n’est certain pour le moment.

Les représentants constructeurs adhérents de la Csiam aux côtés de Thierry Coquil, directeur général de la DGITM infrastructures transports et mobilités.

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