Jusqu’à présent pro-gaz, Iveco a pris de court tout le monde en annonçant la semaine dernière qu’il allait lancer sa production de camions à hydrogène en 2023, soit dans deux ans. Le constructeur italien s’est associé à Nikola et produira le Nikola Tre dans son usine allemande. Une manière de faire un pied de nez à ses concurrents Daimler et Traton (Volkswagen) sur leur terre. Mais l’hydrogène a-t-il réellement ses chances de séduire le monde du transport routier ?
Les constructeurs s’étaient mis d’accord d’annoncer lors du dernier Solutrans, en novembre dernier, qu’ils ne lanceraient pas la production de poids lourds roulant à l’hydrogène avant 5 ans. L’ACEA qui rassemble l’ensemble des constructeurs de véhicules industriels l’avait confirmé. Il leur était plus prudent d’attendre de peaufiner la technologie sans doute plus complexe.
Iveco a préféré s’adosser à un industriel indépendant et spécialisé que d’y aller seul. Le constructeur italien s’occupera de la production du véhicule en lui-même qui reposera sur un châssis de S-Way et Nikola apportera son savoir-faire.
Contrairement à l’électrique, le camion à pile à combustible (FCEV) s’annonce comme le « moins non pollueur ». La batterie pose le problème du recyclage et l’électrique ne peut être annoncé comme non pollueur du berceau à la tombe, contrairement à l’hydrogène.
Alors que les bus à hydrogène viennent de rentrer en exploitation en France, les camions à hydrogène tardent à venir. Même si les initiatives s’annoncent nombreuses. Une nouvelle offre de solutions alternatives, quitte à surcharger le marché. Les transporteurs risquent, une nouvelle fois, de s’y perdre.
Ça peut (aussi) vous intéresser
- La FFC porte plainte en diffamation contre la FFC Constructeurs - 6 décembre 2023
- Les coûts du déménagement s’envolent - 6 décembre 2023
- Torc étend l’expérience des camions autonomes au transport frigo - 6 décembre 2023