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eMAG : les coûts de la congestion révélés

L’eMAG Transport vous dévoile deux études, l’une de TomTom, l’autre du cabinet BeeMotion, qui donnent un aperçu de la situation de la congestion dans les grandes villes et de leurs conséquences pour les transports. La dégradation des conditions de circulation est générale. Extraits.

Dans la doxa contemporaine, congestionner le trafic automobile favoriserait le report modal. Cette vision idyllique est toutefois rattrapée par le principe de réalité. Elle aboutit à créer toujours plus de bouchons alors qu’il y a moins de trafic routier dans les villes. Une évidence utilement rappelée par la FNAUT[1] lors d’une conférence tenue le 2 février 2024 :  « il convient de souligner que cette aggravation de la situation est paradoxale compte-tenu de la baisse de trafic constaté : réduction de moitié à Paris depuis la fin des années 1990 (…). Sur le territoire de la métropole, la baisse a été de 25% entre 2001 et 2018. » Cela est franchement pénalisant pour les professions de santé, artisans, taxis, livreurs mais aussi pour les transports de marchandises comme de voyageurs.

D’autres entités s’y intéressent comme TomTom avec son Traffic Index. Il publie les résultats de 387 villes réparties dans 55 pays. Les données sont extraites, bien sûr, des appareils mobiles utilisant les applications TomTom (soit 600 millions de systèmes actifs dans le monde). Sans surprise, Paris se distingue en France avec une vitesse moyenne de 23km/h en heures creuses et de 18km/h en heures de pointe. Cela représente, en moyenne, 120 heures de perdues dans les embouteillages pour 2023 sur la base d’un trajet domicile-travail de 10 km réalisé deux fois par jour. Deuxième sur le podium, Bordeaux, avec un temps de parcours équivalent à celui de Paris, et une égale dégradation moyenne (+20 secondes par rapport à 2022). En troisième position figure Lyon. Londres (Angleterre) figure en 1ère place de ce sinistre palmarès des 387 villes étudiées avec 37 minutes et 20 secondes pour parcourir 10km. Un étrange paradoxe lorsque l’on pense aux mesures prises comme la Congestion Zone.

La congestion : un coût pour la collectivité

Comme le rappelle la FNAUT dans son document de synthèse : « la vitesse est un élément essentiel de la qualité de service ; elle est associée à la ponctualité, à la fluidité de l’offre ». On peut ajouter que pour les voyageurs des transports en commun c’est un élément d’attractivité face aux autres modes de déplacement. Pour les exploitants c’est une notion qui impacte très directement les coûts, pas seulement par les heures perdues des conducteurs ou les consommations énergétiques. Pour les réseaux, le maintien des fréquences aux arrêts dans un contexte congestionné impose d’accroître les unités d’œuvres (moyens humains et matériels) sur la ligne considérée. Cela peut vite chiffrer pour les exploitants (donc les Autorités Organisatrices) : toujours selon la FNAUT le coût de congestion annuel sur les transports publics de voyageurs est estimé sommairement à 300 millions d’euros chaque année. Dans les réseaux les plus lents mentionnés, on compte plusieurs villes ayant opté pour le tramway ! Strasbourg passe de 14.5km/h en 2013 à 12.8km/h en 2021. Montpellier de 13.2km/h à 13.1 km/h. Nancy chute de 13.8km/h à 10.6 km/h !

[1] FNAUT Association nationale des usagers des transports. Association agréée comme association de consommateurs militant en faveur du transport ferroviaire ou public.

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