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Les surprises du palmarès européen des autobus électriques

Le cabinet d’analyses de marché CHATROU CME Solutions a révélé les résultats de son étude annuelle du marché européen des autobus à énergies non conventionnelles. Elle est, comme souvent, riche d’enseignements et révèle la progression de MAN.

Le bilan 2023 du marché européen[1] des autobus à énergies non conventionnelles établi par le cabinet d’études de marché Chatrou CME Solutions recèle son lot de surprises. Ainsi, pour les seuls autobus électriques à batteries, MAN avec 785 unités détrône Solaris Bus qui enregistre 725 immatriculations sur l’année. Un résultat qui serait différent si l’on prenait en compte les autobus à piles à combustible et les trolleybus.

Quant à la question, classique, de s’interroger sur le fait de savoir si les véhicules à batteries constituent le « cheval de Troie » de la Chine, les résultats de l’étude sont explicites : la réponse est clairement oui ! Sur les 18 marques recensées en 2023 ayant enregistré en Europe plus de 60 immatriculations d’autobus électriques, on ne compte pas moins de 6 issues de l’Empire du Milieu. Tout en excluant Ebusco tant le cas de celle-ci est compliqué (une partie de la gamme est Chinoise, l’autre Néerlandaise). Yutong s’octroie la 3ème place du podium des autobus à batteries avec 483 livraisons en Europe. Dans la période 2012-2023, la prégnance des marques Chinoises est encore plus impressionnante : 2ème, 3èmeet 4ème place sont détenues par BYD, BYD-Alexander Dennis et Yutong. L’honneur de l’Europe est sauf grâce à Solaris Bus, pionnier Polonais du multi-énergies.

Les grandes marques historiques du secteur comme Daimler Buses (Mercedes-Benz et Setra) ou Iveco (Iveco Bus et Heuliez Bus) figurent en milieu de classement pour l’année 2023. Mercedes-Benz (446 unités) se faisant coiffer au poteau par l’association Sino-Anglaise BYD Alexander Dennis (446 immatriculations). Même humiliation pour Iveco qui se fait dépasser, pour 2 immatriculations par l’ambitieux BYD (356 contre 358). Des pionniers du secteur de l’autobus électrique à batteries, comme VDL Bus & Coach, apparaissent mal classés, devançant juste de nouveaux entrants comme Caetano Bus ou Mellor. Quant aux carrossiers constructeurs tels que Van Hool ou Hess ils sont perdus dans les « divers ». Chatrou CME Solutions relève qu’entre 2012 et 2023, 12 marques de l’autobus électrique sont déjà passées de vie à trépas. La France ayant connu pour sa part la débâcle de Alstom avec l’éphémère Aptis.

L’hydrogène pointe à l’horizon

Les autobus à hydrogène font l’objet d’un comptage séparé. À juste titre semble-t-il car le palmarès est très différent. Mais il porte sur des volumes encore faibles. Le chef de file incontesté est Solaris Bus avec 77 immatriculations. Il devance les marques Van Hool et Caetano Bus qui suivent, de loin, avec 34 immatriculations chacune et se partagent donc la 2ème place du podium pour 2023. Le Britannique Alexander Dennis (cette fois-ci sans BYD) monte sur la 3èmemarche avec 20 unités. Parmi les « grands » seul Mercedes-Benz place 7 immatriculations ; MAN, Scania ou Iveco n’ayant pas immatriculés de véhicules pour l’année 2023 avec ce type de vecteur énergétique. Sur les volumes totaux à pile à combustible, on note un étrange parallèle avec les trolleybus, dont le marché apparaît limité mais très régulier : 51 en 2020 ; 71 en 2021 ; 43 en 2022 et 44 en 2023. Précisons que les trolleybus sont un fief européen où trône une fois de plus Solaris Bus mais où l’on note la présence d’autres européens tels que SOR, Skoda Transport (désormais rattaché au groupe Truc Temsa), Van Hool ou Hess. Ils ne font pas l’objet de classement dans cette étude.

Panorama énergétique très différent en inter-urbain

Chatrou CME Solutions relève que 72,9% des 15142 autobus enregistrés en 2023 sont à énergies non conventionnelles. Le palmarès par énergie diffère sensiblement entre autobus urbains et autocars inter-urbains. Parmi les énergies non conventionnelles, le classement général donne l’avantage aux autobus à batteries sur le marché européen avec 6354 immatriculations. Mais derrière, cela bouge très fort ! Par exemple, la part des véhicules GNV baisse significativement dans les immatriculations 2023, passant en 12 mois de 3274 à 2883 unités (cars et bus confondus, GNC comme GNL), le sous-segment des autocars inter-urbains GNC croît sur la même période de façon nette en passant de 978 à 1187 immatriculations. On voit se dessiner une spécialisation du GNV vers les autocars. Quant aux autocars et autobus hybrides, mal-aimés en France du fait de nos absconses Vignettes Crit’Air, ils « cartonnent » en Europe en passant en 1 an de 2018 immatriculations à 4022 unités. Une hausse équitablement partagée, selon Chatrou CME Solutions entre autobus urbains et autocars inter-urbains.

[1] Unions européenne, Islande, Norvège, Royaume-Uni, Suisse

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