Quelques « signaux faibles » ces dernières semaines faisaient comprendre que la trésorerie de Volta Trucks n’était pas au mieux. Mais c’est désormais officiel : Volta Trucks fait faillite entraînant avec elle l’ensemble des filiales en Europe (le site de production en Angleterre, mais aussi les filiales commerciales dont la France).
En fait, la machine a commencé à s’enrayer avec les difficultés de leur fournisseur de batteries, l’américain Proterra. Le placement de celui-ci sous la protection du Chapter 11 relatif aux faillites a retardé les programmes de Volta Trucks en matière de développements, de production et repoussé les espoirs de commercialisation. Ce qui a, par effet d’entraînement, rendu frileux (pour ne pas dire plus) les investisseurs pour Volta Trucks « dans un environnement déjà difficile pour les acteurs du secteur des véhicules électriques » comme le déclare pudiquement le communiqué officiel émanant de la marque ce jour.
Décision fut prise par le Conseil d’administration de Volta Trucks d’arrêter les frais et d’engager une procédure de faillite en Suède (siège social de l’entreprise). Selon le communiqué officiel révélé ce mardi 17 octobre 2023 « La principale entité commerciale du Groupe, Volta Trucks Limited, déposera prochainement pour administration en Angleterre, les praticiens de l’insolvabilité d’Alvarez & Marsal devant entrer en fonction. D’autres entités du Groupe déposeront également prochainement une procédure d’insolvabilité dans les juridictions concernées. »
En marge des salarisés de Volta Trucks, d’autres industriels sont concernés. Outre les fournisseurs comme ZF, Il y a les usines directement impactées. Au premier rang, l’autrichien Steyr Automotive. Pour cette entité, anciennement MAN Trucks & Bus Austria, l’investissement avait été important puisque dimensionné pour 14 000 camions par an. Cela représente une menace réelle pour les 510 emplois directs de l’usine.
Les partenaires français impactés
Pour sa part, le groupe français Petit Forestier spécialisé dans la location de véhicules de toutes tailles dans le domaine de la température dirigée, est triplement impacté : il devait être le premier client flotte du Volta Zero mais il était aussi fournisseur à double titre de Volta Trucks. En effet, tous les Volta Zero à température dirigée était équipés d’une carrosserie fournie par Lecapitaine (filiale du groupe Petit Forestier). C’était également Petit Forestier qui devait commercialiser (selon un accord rendu public en mai 2023) les offres de location ou de leasing pour les véhicules frigorifiques Volta Zero.
Interrogé à ce sujet par TRM24, le groupe Petit Forestier via Mélanie Schillers, assistante de Direction du Président du Directoire Léonard Forestier, s’est refusé à tout commentaire. Tout au plus y admet-on avoir déjà été informé de la situation avant la publication du communiqué officiel par la Suède. L’impact sera moindre pour les réseaux G-Truck, Top Trucks et Autodistribution PHE ainsi que pour la Société Générale Equipment Finance ou NEoT Green Mobility hormis la perte potentielle de chiffre d’affaires supplémentaire que les accords avec Volta Trucks auraient pu susciter.
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