Tic, tac, tic, tac… 2025 se rapproche à grands pas et les constructeurs vont devoir passer les premiers objectifs de commercialisation de véhicules électriques à batteries. Amende ou remise, que vont-ils choisir ?
Le marché du camion électrique à batteries ne décolle pas. Si l’on s’en tient aux données AAA Data reprises par la CSIAM, la part des camions de plus de 5.1t électriques à batteries en France a représenté 1.13% des immatriculations pour toute l’année 2023. Loin derrière les véhicules GNV et B100 Exclusifs. La France serait-elle une exception ? Que nenni : selon l’ACEA, sur le ressort de l’Union européenne, les camions à batteries de traction ont représenté 1.5% des mises à la route en 2023.
Or les constructeurs devront réduire de 15% leur émissions de CO2 totales des véhicules livrés en 2005 (par rapport à 2019). Les véhicules électriques ayant un facteur 2 dans les bonifications (une prime valable jusqu’en 2024 seulement). Deuxième incitation : « les émissions spécifiques moyennes de CO2 d’un constructeur sont ajustées à la baisse si la part de véhicules [dits zéro émissions] dans l’ensemble de son parc de véhicules utilitaires lourds neufs dépasse le seuil de 2% » (…).
Sachant que les gains d’une génération à une autre de camions oscillent entre 4 et 7%, l’atteinte des objectifs de 2025 impose de fait une part de véhicules électriques. Or, nous l’avons vu précédemment, les clients ne se bousculent pas.
Alors que peut-il se passer ? Sachant que la Commission a fixé les pénalités à 6800 €/g/tkm en cas de dépassement des objectifs, cela peut représenter potentiellement des centaines de millions d’euros. Soit les constructeurs « historiques » payent les amendes, soit ils bradent les véhicules électriques pour échapper à celles-ci.
Tant qu’à perdre de l’argent, autant préserver les parts de marché et faire tourner les usines … Pour les clients, il semble donc urgent d’attendre. Dans ce jeu étrange de « qui perd, perd » inventé par l’Union européenne autour du « tout électrique à batteries », on devine que les gagnants potentiels dans les deux hypothèses sont les constructeurs Asiatiques, Chine en tête.
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