SANS DÉTOUR

Tribune de Jean-Philippe Pastre : le piège

De nombreux transporteurs ayant investi dans les véhicules GNV se sont émus devant la flambée des prix du gaz. De là à se sentir piégés par les fournisseurs de gaz et les constructeurs, il n’y a qu’un pas. Mais la flambée des prix de l’énergie touche l’ensemble de celles-ci : gazole, GNV et électricité ! En raison des investissements massifs exigés pour le ravitaillement, la formation des mécaniciens, l’adaptation des ateliers et des locaux de remisage, les deux dernières citées concentrent les critiques.

Mais les transporteurs ont-ils d’autres choix ? Avec les classements de l’administration française reléguant les Diesel Euro VI en Crit’Air 2, les condamnant donc au bannissement dès 2024 voire 2026, la seule option pour espérer entrer dans les métropoles aux restrictions les plus « agressives » (Paris en tête) est d’investir dans des véhicules Crit’Air 1 ou électriques.

En somme, les transporteurs sont contraints d’investir dans des solutions « de rupture » coûteuses. Et celles-ci n’offrent plus aucun gain financier en raison des prix de l’énergie actuellement en vigueur.

Car les aides annoncées via le suramortissement ne se font que sur la base de l’impôt sur les sociétés. Pour vraiment en bénéficier, encore faut-il faire des bénéfices ; dans le contexte actuel cela relève d’une prouesse. L’attentisme n’est pas davantage une option en raison des restrictions à venir via les ZFE-m. Le blocage est total et ce sont, une fois de plus, les entreprises de transport qui en font les frais.

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