Tribunes

La reconnaissance des vraies professionnelles que nous sommes

Par Huguette Durand, conductrice et membre de l’association La Route au Féminin

J’ai vu tant de levers de soleil loin de chez moi. La conduite d’un poids-lourd est passionnante, mais il nous a fallu quelquefois puiser dans nos ressources physiques et mentales pour aller livrer, et nous aimons ce dépassement de soi. Une autre bataille est à mener, c’est la reconnaissance des vraies professionnelles que nous sommes. La charge de la preuve nous incombe : absentéisme, faiblesse face aux charges, intégration dans le milieu masculin, première expérience d’embauche féminine ratée, … Nous devons prouver, en plaçant nous-mêmes la barre très haute, qu’à défaut d’être meilleures, nous présentons les mêmes qualités que les messieurs : confiance en soi, sens de l’organisation, esprit d’initiative, courage, bonne aptitude à la conduite, prudence au volant. Pour cela, il a fallu que nous en soyons persuadées ! Les barrières que l’on s’impose sont les seules qu’on ne puisse franchir ! De vieux reflexes machistes persistent en 2018 : un transporteur grenoblois affiche haut et fort son refus d’embaucher une femme ! Quelle est exactement la place de la femme dans le monde du travail, ne sommes nous donc pas des « hommes » comme les autres ? Voilà un sujet de discussion récurrent dans nos conversations féminines, notamment lors de ce repas annuel organisé par l’association La Route au Féminin. Créée suite à une première réunion de routières en 1993, cette association a encore aujourd’hui toute sa raison d’être, et offre une vitrine élégante et diversifiée de ce qu’est le transport routier vue par des femmes passionnées.

L’association La Route au Féminin a son propre compte sur FaceBook

 

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